Le président-directeur général de l'entreprise a rassuré les travailleurs sur leurs droits sociaux. Les travailleurs de la Sonelgaz ont exprimé, hier, leur inquiétude quant à la situation financière critique de l'entreprise. Devant le refus du gouvernement d'augmenter les prix d'électricité, la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières hausse le ton. «Nous sommes contre l'augmentation des tarifs d'électricité pour ne pas pénaliser le client, mais l'Etat doit prendre sa part de responsabilité et subventionner l'entreprise», a déclaré le représentant de la fédération, M.Achour Telli. Après la demande de Sonelgaz, le syndicat des travailleurs vient soutenir la direction de l'entreprise en appelant l'Etat à réagir dans l'immédiat. La Sonelgaz avait formulé, en mars dernier, une demande d'augmentation des tarifs d'électricité, chose que n'a pas accepté le gouvernement. Devant cet état de fait et vu le besoin pressant de l'entreprise en matière d'investissements, le syndicat veut donc faire pression sur le gouvernement. Etant donné que la question des tarifs n'est pas retenue, explique M.Telli, il est temps que le gouvernement opte pour une autre solution pour financer les programmes d'investissements de l'entreprise. Celle- ci va entamer l'année 2007 avec un déficit de 10 milliards de dinars, ce qui a accentué les craintes des travailleurs. Ce n'est pas tout. Les travailleurs craignent même de ne pas pouvoir bénéficier des indemnités et des primes. Le président-directeur général de la Sonelgaz, M.Nourredine Bouterfa, qui a pris part aux travaux, a tenu à rassurer sur place ses travailleurs. D'une manière plus claire, il dira que les droits sociaux des travailleurs seront assurés indépendamment de la situation financière de l'entreprise. «Malgré le refus de l'augmentation, on a eu des assurances de la part de l'Etat», indique-t-il. A la question de savoir si l'augmentation est complètement écartée, il répondra «Si le gouvernement jugeait que les citoyens peuvent supporter cette hausse je pense qu'il l'aurait faite». Ce dernier n'a pas omis de revenir sur la situation actuelle de l'entreprise et les perspectives. Il a, effectivement, reconnu que sur le plan financier l'entreprise est un peu souffrante sans pour autant dramatiser les choses. «Avec le prix de vente actuel, on ne peut pas aller au delà», précise-t-il avant d'ajouter qu'«il n'y aura pas d'investisseurs étrangers qui s'aventurer ont dans la production de l'électricité d'ici à 2010». Preuve en est, argumente-t-il, que depuis la promulgation de la loi sur l'électricité, en 2002, il n'y a pas eu d'investisseurs étrangers, et ce, faute de garantie et d'absence de fluidité financière. «La Sonelgaz ne peut pas être le principal acheteur de l'énergie produite par les investisseurs qui exigent un coût supérieur à celui de l'entreprise», affirme le président-directeur général. Il citera comme exemple l'expérience de partenariat de Hadjrat Enouss avec SNC-Lavalin. Les prix de vente de SNC-Lavalin sont à 1,75DA contre le prix de base 1,30DA de Sonelgaz. Même si Sonelgaz a pu assurer le financement des projets à court terme, explique-t-il, le problème se pose d'ores et déjà pour le long terme. Le directeur prévient que le problème de l'électricité se posera à l'horizon 2011/2013. Afin de garantir une alimentation régulière, M.Bouterfa conseille d'engager, dès 2008, des projets d'investissement. Dans ce sens, le porte-parole de la fédération est revenu pour avancer quelques chiffres. «Rien que pour l'année 2007, les besoins d'investissements de l'entreprise sont estimés à 115 milliards de dinars», annonce-t-il en ajoutant qu'une capacité de 6500 mégawatts devrait être assurée d'ici à 2010. En plus de la nouvelle capacité de 5000 mégawatts, l'entreprise est censée renouveler son outil de production de 1500 mégawatts. Pour mener à terme ses projets, le plan de financement de l'entreprise exige une enveloppe de 2 milliards de dollars par an. L'entreprise, qui a fait recours durant 2006 à l'emprunt obligataire, envisage d'enlever, encore, cette année, 20 milliards de DA auprès du grand public.