Quelques semaines de retard dans les paiements des employés de quelques secteurs de la fonction publique et des retraités auront suffi jeudi dernier pour provoquer un véritable rush. Plusieurs centaines de citoyens, dont des personnes âgées, se sont regroupés devant les guichets des P et T après avoir eu vent de la disponibilité des liquidités au niveau des institutions financières de la wilaya, après des perturbations signalées au niveau des banques et une rupture totale pour les P et T. Un important dispositif de sécurité a été déployé le week-end pour parer aux éventuels dérapages. Des bousculades et échauffourées ont toutefois été constatées et des citoyens, las de faire le pied de grue depuis le matin, n'ont pu ménager leur salive. « Aux maigres salaires que nous percevons et à la déliquescence du pouvoir d'achat, s'ajoutent ces retards pénalisants ; voilà une façon de nous souhaiter une bonne année », lance tout de go un fonctionnaire irrité. Un retraité a renchéri sur le même ton : « …Nous subissons depuis des semaines l'humiliation au quotidien ». Des dizaines parmi eux sont encore une fois repartis bredouilles, à cause d'une marée humaine qui rendait l'accès aux guichets impossible. Déjà laminés par les dépenses de l'Aïd, les citoyens de Souk Ahras subissent une autre épreuve, avec cette fois un argument vérifiable pour l'épicier du quartier. Pour de plus amples informations sur la question, nous avons tenté, en vain, de prendre attache avec la banque centrale d'Algérie ; pendant ce temps, les spéculations vont bon train quant à ce nouveau phénomène, préjudiciable pour les uns et pénalisant pour les autres.