Le 28 janvier 1997, Abdelhak Benhamouda, secrétaire général de l'UGTA, était assassiné dans le parvis de la centrale syndicale. C'était l'époque où le peuple tout entier était l'otage d'un terrorisme des plus sanguinaires que l'Algérie, hormis le colonialisme, n'avait jamais connu auparavant. Le syndicaliste fera, dans un ultime sursaut de courage, usage de son arme et blessera l'un des assaillants. L'horrible attentat sera revendiqué, quelques jours plus tard, par le FIDA dans un communiqué signé sous le pseudonyme de Ahmed Abou El Fida. La victime, agonisante, aurait déclaré : « Ils nous ont trahis ». Que voulait-il dire ? Personne ne le saura. La mémoire de l'homme qui avait accepté la lourde et non moins courageuse mission de présider le Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie (CNSA), en 1991, reste toutefois gravée dans le cœur des patriotes. Au lendemain de sa mort, la presse algéroise relevait le fait que Benhamouda venait souvent rendre visite aux journalistes. Il se rendait à pied, parfois seul, du siège de l'UGTA à la Maison de la presse qui est située à 300 mètres de là. Ayant prit la tête de l'UGTA lors du 8e congrès en 1990, Abdelhak Benhamouda aura été l'artisan de la rupture de la centrale avec le FLN. Il n'était plus question que l'UGTA demeure dans le giron du parti. Connu pour son franc-parler, l'ex-enseignant de Constantine avait déclaré, dans un entretien accordé en juillet 1995 au quotidien Le Matin : « Il faut choisir entre l'Algérie et le programme des réformes préconisé par le FMI. » Lors du procès de ses assassins, le 4 janvier 2005, l'avocat de la famille de Benhamouda, maître Miloud Brahimi, a dénoncé dans sa plaidoirie le fait que l'UGTA et le RND ne se soient pas constitués partie civile. Une « grande défaillance » eu égard aux engagements de Abdelhak Benhamouda pour le monde du travail et à sa qualité de « fondateur moral » du RND, un parti créé en 1997 pour soutenir le programme de l'ex-président Liamine Zeroual.