Sur invitation de la Suisse, une réunion ministérielle consacrée au cycle de Doha s'est tenue samedi dans le cadre du Forum économique mondial de Davos. Les ministres se sont contentés de rappeler que "la volonté politique est nécessaire pour progresser". De Davos à Doha, le chemin semble encore long et parsemé d'embûches techniques et politiques à surmonter. La présidente de la Confédération Doris Leuthard et le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy ont reconnu que plusieurs voix se sont élevées pour demander l'engagement des leaders politiques pour parvenir à sortir le cycle de Doha de l'impasse. "Personne n'a dit non", mais des questions techniques doivent encore être simplifiées avant cela, à en croire Pascal Lamy. De toute façon, "c'est aux dirigeants de décider, pas à moi", a-t-il ajouté. Lors de cette réunion, il a finalement été décidé que les négociateurs en chef à l'OMC devraient établir une liste de thèmes clé en février et mars, liste qui doit être encore concrétisée, a précisé Doris Leuthard. Beaucoup de ces ministres, ont mis en cause les atermoiements des Etats-Unis. Les dirigeants du G20 regroupant les principales économies se sont fixé comme objectif, en septembre dernier à Pittsburgh, de boucler en 2010 le cycle des négociations de Doha sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Rachid a déclaré qu'il y avait peu de chances d'atteindre cet objectif, ajoutant: "Nous ne sommes pas optimistes, nous sommes très inquiets." De nombreux participants relèvent que la politique intérieure et l'impact de la crise financière et du taux élevé de chômage aux Etats-Unis et en Europe ont éloigné les perspectives d'un accord prochain. Les discussions réunissant 153 pays ont buté en 2008 sur un différend entre les Etats-Unis, l'Inde et la Chine portant notamment sur la protection des agriculteurs dans les pays en développement, les subventions au coton et les services. Le ministre brésilien du Commerce a proposé que les dirigeants du G20 s'impliquent, comme pour les discussions sur le climat de Copenhague, le mois dernier, en faisant certaines concessions clés afin de faciliter un accord. Mais Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, a déclaré à des journalistes que de tels engagements nécessiteraient une longue préparation. Doris Leuthard a noté que les ministres convenaient que la force du système OMC avait sauvegardé le libre échange pendant la récession mais que, plus le monde tardait à se doter d'un nouvel accord, plus grand était le risque d'un repli protectionniste. Le gouvernement américain réclame une ouverture plus grande des marchés des économies émergentes telles que la Chine, l'Inde et le Brésil afin qu'un nouvel accord présente de l'intérêt pour les entreprises américaines. Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, a vu des raisons d'espérer dans le fait que le discours sur l'état de l'Union prononcé mercredi par le président américain Barack Obama soulignait le lien entre le libre échange et les créations d'emplois. "Regardez le discours du président Obama où il parle d'un objectif de doublement des exportations. Cela ne peut être fait que si le commerce est libéralisé", a-t-il dit.