Les travailleurs de la régie communale de Tizi Ouzou ont observé hier une journée de grève pour réclamer leurs salaires qu'ils n'ont pas perçus depuis deux mois (décembre et janvier). Tous les services ont été ainsi paralysés, tels l'état civil et la voirie. Ce débrayage a été décidé de manière spontanée par les travailleurs eux-mêmes sans qu'aucun des deux syndicats représentés au sein de la commune, l'UGTA et le SNAPAP, n'y soit associé. Aucun préavis de grève n'a été non plus signifié aux responsables municipaux. Selon les travailleurs, la grève a été provoquée par « le P/APC Arezki Bensalem, qui bloque nos salaires pour des raisons politiques, car suite à un conflit qui a éclaté entre les élus, le maire refuse de libérer les salaires. Si la commune ne disposait pas d'argent, nous aurions accepté ce retard de paiement ». Ainsi, avec l'argent dont elle dispose, la commune est bel et bien en mesure d'honorer les deux mois de salaires de plus de 400 travailleurs contractuels de la régie communale. En effet, le 17 janvier courant, le wali a autorisé le P/APC « à utiliser, à titre exceptionnel, un montant de six millions de dinars sur le reliquat de la subvention de compensation de la moins-value fiscale de l'exercice 2006 pour régulariser la situation du personnel de la régie ». Cette autorisation est la deuxième du genre, car au mois d'octobre 2006, le wali a eu déjà à donner le feu vert au P/APC pour utiliser cette même moins-value fiscale pour « la prise en charge des dépenses obligatoires » qui sont de l'ordre de 61 500 480 DA et dont près de 29 millions de dinars destinés à la masse salariale. En outre, il est à rappeler que douze élus (5 du FLN, 4 du RND et 3 du RCD) sur les 23 que compte l'APC sont montés au créneau contre le P/APC en exigeant la tenue d'une session extraordinaire pour discuter de plusieurs questions, entre autres celle des salaires.