Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a signé hier matin au siège de la compagnie une nouvelle directive de passation des marchés qui porte le nom de « Directive de passation des marchés de fournitures et montage d'installations et de services physiquement quantifiables ». La cérémonie a eu lieu en public en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, de plusieurs centaines de cadres de la compagnie et de la presse. Ce choix a été fait pour « marquer la totale transparence qui caractérise nos démarches managériales et le renforcement continu de la bonne gouvernance dans notre groupe », a expliqué le premier responsable de la compagnie nationale, qui a ajouté que cet acte est « une ouverture sur l'opinion publique et un engagement à l'égard de la communauté nationale et internationale des affaires ». La nouvelle directive signée hier régira désormais toutes les transactions du groupe Sonatrach. Elle introduit de nouveaux aménagements au dispositif lancé au mois de février 2002 par une décision signée par le ministre de l'Energie et des Mines qui assurait la direction de la compagnie. Le 11 février 2002, le ministre avait signé une directive qui stipulait que toutes les passations de marchés, quels que soient leur mode et leur montant, doivent faire appel à la concurrence par le recours à l'appel d'offres ouvert ou restreint national et/ou international. Elle concernait aussi bien les achats que les contrats d'exploration ou de développement des gisements. En réalité, la procédure avait commencé à être appliquée au mois d'octobre 2000 et la presse avait pu assister à une ouverture des plis publique pour un gros contrat qui concernait le gisement de Hassi R'mel. Avec cette directive, Sonatrach complète l'architecture d'ensemble de la procédure d'appels d'offres en deux temps avec ouverture publique des offres et attribution séance tenante des marchés qui demeure « la règle fondamentale de nos transactions commerciales », selon M. Meziane. Selon un bilan effectué, ce sont près de 7000 appels d'offres qui ont été concrétisés par Sonatrach dans le cadre de ce dispositif pour un montant de l'ordre de 150 milliards de dinars. Une task force « passation des marchés » a été créée et dirigée par Hocine Chekired, directeur audit de Sonatrach. Un programme de formation de formateurs et de cadres en passation des marchés doit être lancé dans le centre de perfectionnment de l'entreprise. Il est très difficile d'apprécier les gains induits par la procédure, mais ils sont conséquents. Sur le plan financier, il faut se rappeler que le boosting de Hassi R'mel, dont l'ouverture des plis avait eu lieu au mois d'octobre 2000, avait mis en concurrence la compagnie japonaise JGC avec 352 millions de dollars, SNC Lavalin, le groupe canadien, avec 450 millions de dollars et la compagnie américaine Bechtel avec près de 500 milliards. JGC avait remporté le contrat. Les gains sur toute la période dépasseraient le 1,5 milliard de dollars, selon des estimations non officielles. De plus, les contrats sont gérés dans des délais courts avec une réduction des coûts et des gains substantielles. La procédure a introduit plus de souplesse pour les petits achats et les denrées périssables (bases de vie). Pour le ministre, la procédure s'est heurtée à des difficultés et des résistances somme toute normales, mais le challenge a été remporté par les femmes et les hommes du secteur qui ont démontré leurs capacités d'adaptation et de maîtrise des outils modernes de gestion. Le ministre a aussi indiqué que l'expérience acquise par le groupe Sonatrach était à la disposition de tout le secteur et des autres secteurs d'activité nationale.