L'APW de Boumerdès, qui s'est réunie mercredi dernier pour débattre de l'état des villes du département, a décidé d'instituer un conseil consultatif qui aura à suivre de très près le développement des centres urbains. Elle a aussi voté l'instauration d'un prix annuel de « la ville la plus propre » afin de sensibiliser et les responsables et les citoyens sur l'importance de l'hygiène. La réunion de l'assemblée a sanctionné un travail d'investigation mené par une commission installée, il y a une année, spécialement pour rendre compte de l'état des villes de la wilaya. Le rapport de cette commission n'est guère reluisant. Il fait, en effet, état de nombreux problèmes, manques, insuffisances, carences et dépassements qui ont « placé les centres urbains algériens d'une manière générale en dehors de toute définition que l'on se fait d'une ville ». La commission a relevé que les villes de Boumerdès vivent des problèmes socioculturels qui se manifestent par l'élément humain, puisque « partout, on constate une défaillance de l'esprit citadin chez les habitants, insuffisance (inexistence ?) de la formation de spécialistes et de leur mise à contribution et la non-association du mouvement associatif à la gestion de la ville ». La commission a également relevé des problèmes d'ordre économique et administratif que révèlent « le manque de textes législatifs devant régir l'extension des villes, le manque d'études approfondies dans la construction de nouvelles villes et le manque de coordination entre les différents services auxquels échoit la gestion de la ville ». Dans ce chapitre, la commission a également mis le doigt sur le manque de moyens matériels et humains pour développer la ville, la grande tension qui existe sur les centres urbains du point de vue logement, transport et circulation automobile. Elle a surtout mis l'accent sur la défiguration des villes provoquée par les constructions illicites ou anarchiques, l'occupation des trottoirs, le non-respect de l'uniformité architecturale et autres. Cependant, la priorité des priorités et selon les intervenants dans les débats est le problème du foncier et celui de l'environnement. La commission a insisté sur les plans de l'urbanisme et les infrastructures et les services de base pour avoir une véritable ville. La commission a fait un certain nombre de propositions « à même d'assurer l'amélioration de l'image de nos villes qui touchent la planification et la gestion. Elle suggère, entre autres, la réalisation de décharges intercommunales et le tri des déchets pour permettre le recyclage afin de se débarrasser du problème de la pollution, la dotation de la police de l'urbanisme des moyens et des textes législatifs permettant une action de qualité, l'instauration d'autorisation d'habiter avant l'occupation des logements, l'organisation de journées de sensibilisation dans chaque ville. En outre, la commission a fait une quinzaine de recommandations allant dans le sens de l'organisation de la vie au niveau des villes pour mettre un terme à l'anarchie qui y règne actuellement.