Tout le monde n'avait pas ses entrées avant-hier à la salle Errich où, entre 10h et 13h, se déroulait la conférence-débat animée par Ali Laskri, secrétaire général du FFS. Pour espérer y accéder librement, il fallait montrer patte blanche, c'est-à-dire prouver qu'on n'était ni d'une certaine presse ni de ceux qui ont dévié de la ligne du parti et qui, accusés d'être inféodés au pouvoir, sont descendus en flammes par le conférencier. C'est sans doute en prévision de ces difficultés que certains représentants d'organes se sont abstenus de couvrir le déplacement du deuxième responsable du FFS à Bouira et que certains élus et responsables locaux, considérés comme persona non grata, distribuaient des tracts dehors afin de faire valoir leur point de vue. Pour le secrétaire général du plus vieux parti d'opposition, certains responsables au sein des fédérations et sections, comme certains élus auxquels il a fallu retirer la couverture politique, ont failli. Leur présence au sein du parti n'est plus possible car, connaissant les valeurs incarnées par ce parti, ils les ont sciemment trahies. Traités de truands, d'escrocs, de corrompus, ils sont accusés par l'orateur de faire le jeu du pouvoir qui cherche par tous les moyens à neutraliser le seul parti qui, depuis 1963, appelle à des élections libres pour asseoir un véritable Etat de droit et dont le programme propose une sortie de crise grâce à l'alternance démocratique. Ces moyens, ou pour reprendre le terme employé par l'orateur, ces « relais du pouvoir », Ali Laskri les voyait dans certains éléments des archs qui se sont attaqués aux sièges de son parti en les saccageant ; à certains médias qui ont exploité en déformant et en amplifiant ce qui s'est passé le soir du 21 décembre 2006 au siège national du parti pendant que lui, Ali Laskri, se trouvait pris au conseil fédéral tenu à Tipaza. Enfin, il y a ceux qui travaillaient de l'intérieur à la destruction du parti. A propos du coup de force fomenté contre le FFS ce 21 décembre 2006 vers 21h, le conférencier s'est félicité que ce soit les militants qui se sont chargés spontanément de jeter dehors ces intrus en quelques minutes. Casser le parti, voilà en résumé l'objectif du pouvoir et de ses relais. Tels sont les griefs retenus contre ces sections et ces fédérations qui se mobilisent quand il s'agit de soutenir le pouvoir dans des projets comme celui de la réconciliation nationale, mais se démobilisent étrangement quand il s'agit d'initiatives politiques prises par leur parti, comme celle d'Ifri, pour la célébration du congrès de la Soummam. Le FFS, qui se réclame des valeurs véhiculées par la révolution du 1er Novembre 1954, scellées par le congrès de la Soummam, a fait obligation à son secrétaire général de dénoncer, en ce 20 août 2006 à Ifri, la fédération d'Akbou « qui est à deux mètres seulement » et qui n'a pu assister à cet événement, alors que d'autres beaucoup plus éloignées n'avaient pas hésité à faire le déplacement, d'où la nécessité de procéder à l'assainissement politique au sein du parti pour séparer le bon grain de l'ivraie. Le principal objectif de la visite de Laskri à Bouira étant de permettre à la fédération de fonctionner comme par le passé. Après la radiation des responsables de cette fédération, le secrétaire général a procédé, à la fin de la conférence, à l'installation d'un comité chargé d'assurer l'intérim.