“Ce qui se passe en Kabylie n'est que de la diversion pour empêcher le citoyen de participer au débat sur les sujets sensibles comme la loi sur les hydrocarbures”, affirme le premier secrétaire du parti d'Aït Ahmed. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, M. Ali Laskri, a défié hier le gouvernement d'organiser un référendum sur la loi sur les hydrocarbures actuellement en discussion à l'assemblée nationale. Entouré par deux responsables du parti en l'occurrence Djoudi Mameri, ancien premier secrétaire, et Karim Tabou, porte-parole de cette formation, M. Laskri a animé, hier, au siège de son parti, une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment dénoncé, et de manière violente, cette nouvelle législation en matière d'exploration et d'exploitation pétrolière. “C'est une véritable bombe à retardement qui menace d'exploser dans le ciel déjà sombre de l'économie nationale”, estime-t-il, dans la déclaration lue au début de cette rencontre. Il précise, en effet, que cet avant-projet de loi “est basé sur une hypothèse erronée qui, selon lui, vise en fait à faire croire à une sous-exploitation des ressources nationales, assertion qui ne tient pas compte de l'immense potentiel des gisements actuels”. Dans l'argumentation exposée par les responsables du FFS, la polémique actuelle sur le retrait ou pas des “indus élus” de Kabylie n'est que de “la diversion” qui tend à noyer le débat sur la loi des hydrocarbures. “Ce qui se passe en Kabylie n'est que de la diversion pour nous empêcher et empêcher le citoyen de participer au débat sur les sujets sensibles comme la loi sur les hydrocarbures”, affirme-t-il. Le FFS, qui jusqu'à présent récuse tout retrait de ses élus en Kabylie des assemblées locales, semble évoluer dans sa position après l'annonce faite par le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, quant à l'éventualité de recourir à un décret présidentiel pour régler la question des “indus élus”. Tout en stigmatisant le recours à ce procédé, qualifié de “coup de force”, M. Tabou a, en effet, indiqué que le parti “prend acte de la demande de dialogue formulée par le chef du gouvernement”. Toutefois, un certain nombre de conditions sont avancées pour toute participation à ce dialogue. Le FFS exige, en effet, que l'ordre du jour, le lieu et l'objectif de ce dialogue soient arrêtés d'un commun accord, et que les débats soient transmis en direct à la télévision. Le parti d'Aït Ahmed souhaite également la présence de la presse à ces pourparlers et “l'élargissement de cette consultation aux acteurs sociaux représentatifs et engagés aux côtés de la population”. M. Laskri affirme, à ce propos, que pour le moment son parti “n'a eu aucun contact ni direct ni indirect avec les autorités”. H. S.