Ficelé au niveau du ministère du Commerce, le dossier portant révision des prix réglementés du pain et de la farine serait désormais entre les mains du chef du gouvernement, qui devra trancher définitivement sur la question, dès ce mois-ci. C'est du moins ce que nous a affirmé le secrétaire général du Comité national des boulangers-pâtissiers, M. Benabdesslam. Ce dossier, nous a-t-il précisé, « est soumis au chef du gouvernement car il est le seul habilité à décider de la promulgation d'un nouveau décret exécutif pour remplacer celui de 1996, fixant les prix de la baguette de 250 grammes et du quintal de farine, respectivement à 7,5 DA et 2000 DA ». A l'issue d'une série de rencontres, tenues ces derniers mois, entre la direction de la régulation au ministère du Commerce et les différents intervenants du secteur (Syndicat des boulangers, représentants des minotiers privés, ainsi que ceux d'Eriad et de l'OAIC), « le dossier englobant les revendications et les propositions des uns et des autres », soulignera notre interlocuteur, « a été soumis au chef du gouvernement après sa finalisation au niveau du département de Nourredine Boukrouh ». Et d'indiquer : « Les responsables de la direction de la régulation au ministère du Commerce nous ont affirmé qu'une décision définitive sera prise à échéance du mois de juillet 2004. » Ainsi, lancera le secrétaire général du Comité des boulangers, « nous allons vers l'annulation du décret d'avril 1996, qui est un texte obsolète, et son remplacement par un nouveau décret qui prend en considération la réalité des prix actuels du blé et de la farine ». En ce sens, a-t-il expliqué, « la revendication,formulée depuis janvier par la corporation des boulangers, porte sur un nécessaire réajustement du prix du pain courant sur la base d'un prix de revient réel de la baguette, calculés à 11,95 DA ». Depuis 1996, a-t-il souligné, les coûts supportés par les boulangers( gaz, électricité, levure et autres charges) « ont connus un important relèvement, tandis que le prix du pain est resté le même qu'il y a huit ans ». A s'en tenir aux dires du secrétaire général du syndicat des boulangers, le prix de la baguette de pain courant de 250 grammes devra ainsi passer de 7,5 DA à 11,95 DA. « Si cette mesure s'accompagne d'allégements fiscaux ou sur d'autres frais de gestion en faveur des boulangers, nous sommes prêt, a-t-il dit, à accepter que ce prix de revient de la baguette soit fixé comme nouveau prix de vente public. » Ces mesures, a-t-il plaidé, « sont indispensables pour la survie financière du secteur de la boulangerie au regard du fait que la farine est cédée actuellement par les minotiers privés au boulangers à des prix allant de 2200 DA à 2500 DA le quintal ». L'ajustement des prix des produits en question, soutiendra-t-il, « est d'autant plus nécessaire que l'OAIC ne peut assurer que quelque 30% des besoins du marché en blé tendre ». Et de signifier que si le comité des boulangers réclament une révision des prix, il refuse cependant que ces derniers soient libéralisés car ceci pourrait entraîner de « graves disparités entre les différentes régions du pays ». Pour rappel, la crise que traverse le secteur de la boulangerie et de la meunerie, depuis la fin de l'année dernière, est née de la hausse des cours de blé sur le marché international. Bien que réglementée à 2000 DA le quintal, la farine est cédée par les minotiers aux boulangers à plus de 2200 DA. Interrogé sur l'éventuelle révision du prix du pain par les pouvoirs publics, le directeur de la régulation au ministère du Commerce, M. Yahyaoui, s'est contenté de nous indiquer que le décret de 1996 restera en vigueur pour « l'instant ».