Volonté Une possible augmentation des prix de ces deux produits de large consommation, est dans l?air, sans aucune raison économique valable. Les velléités de libéralisation progressive des prix du pain et du lait, deux produits stratégiques pour la population, mais encore soutenus par les pouvoirs publics, se précisent de jour en jour. Le dernier ballon-sonde est venu, cette fois-ci, de Mostaganem où les milieux poussant vers cette option économique se sont de nouveau manifestés. Saisissant l?opportunité d?une banale réunion, celle du chantier d?été des représentants des directions régionales des wilayas de l?ouest et du sud-ouest du pays, le directeur général de la régulation, auprès du ministère du Commerce, Mohamed Yahiaoui Ouali, vient de révéler à la presse qu?un «dossier sur le démantèlement des marges et des prix réglementés est en cours d?élaboration pour être présenté au Chef du gouvernement». Autrement dit, selon lui, le ministère du Commerce veut faire adapter l?ensemble des produits de consommation y compris le pain et le lait à la réalité des prix de ce qui est appelé le marché. Il a rappelé, d?ailleurs, les révisions en ce sens, qui ont été déjà apportées en 2000 et 2003, respectivement pour ces deux produits. Il faut dire que depuis quelque temps il y a quelque part, comme une obsession pour rendre libres, et donc augmenter, les prix de ces deux produits de subsistance pour de larges pans de la population algérienne. Il y a quelques semaines, une intox sur une prétendue prochaine grève des boulangers s?est vite transformée en une polémique par journaux interposés sur l?opportunité d?augmenter ou non le prix de la farine, et donc du pain. Et si le ministre du Commerce en personne, Nouredine Boukrouh, s?était, lui aussi, mis de la partie en affirmant d?abord que «pour l?instant, rien n?a changé», il n?a pas exclu dans le même temps qu?«il se pourrait que le prix du pain augmente dans les jours ou les mois à venir». Une façon rassurante de préparer le terrain à une éventuelle augmentation. En fait, malgré la fin des obligations de l?Algérie, avec les clauses de l?ajustement structurel du FMI depuis plusieurs années déjà et le satisfecit de ce dernier pour la politique économique et sociale poursuivie et l?aisance financière du pays, la volonté de plaire encore plus aux partenaires étrangers du pays ne cesse d?être gratuitement proclamée. Cette fois, la justification de ces éventuelles augmentations des prix du pain et du lait est toute trouvée : il s?agit, selon les promoteurs de cette option, de la prochaine adhésion du pays à la fameuse OMC. Et dire qu?en économie de marché authentique, la loi de l?offre et de la demande ne se traduit pas uniquement par les hausses de prix, elle implique aussi, et on a tendance très souvent à l?oublier, la baisse des prix, ce qui n?arrive jamais en Algérie.