Avec une journée de retard, la Journée mondiale des zones humides, coïncidant avec le 2 février, a été célébrée hier à Alger sans tambour ni trompette. Pour marquer l'événement, les autorités ont choisi la réserve naturelle du lac Réghaïa où s'est rendu le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, accompagné du directeur général des forêts, Mohamed Seghir Mellouhi, du directeur de l'agriculture de la wilaya d'Alger, M. Hamdani, et des représentants du Fonds mondial pour la nature (WWF) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), organismes impliqués dans le programme de protection des 42 zones humides classées sur la liste de la Convention Ramsar. La nouveauté — consolatrice ? — pour cette année consiste en le lancement par la direction des forêts d'une campagne pour l'inscription de 18 zones humides avec une superficie classée de près de 3,5 millions d'hectares, projet financé par le WWF. Avec ces nouvelles inscriptions, l'Algérie portera, vers la fin 2007, à 60 le nombre de sites classés sur la liste Ramsar. Un « record », selon les promoteurs du projet, puisque l'Algérie deviendra le deuxième pays africain après le Botswana et le sixième dans le monde en matière de « superficie classée ». « L'inscription n'est qu'une première étape, c'est pas suffisant, car ensuite, il faut savoir gérer ces sites et les exploiter d'une manière rationnelle et durable », prévient, sobre, Francesca Antonelli, représentante du WWF. Estimant au passage que la réussite des projets inscrits dépend du degré d'adhésion des « communautés locales ». « Des ressources naturelles extraordinaires » Comptant plus de 4,7 millions de membres à travers le monde, disposant d'un réseau opérationnel dans 96 pays et proposant 12 000 programmes de protection de la nature, l'ONG serait, d'après Francesca Antonelli, en cours de « négociation » avec le gouvernement pour l'ouverture d'une antenne à Alger. « Les ressources naturelles de l'Algérie sont extraordinaires. Je ne sais pas si vous vous en rendez compte », lâche-t-elle lors d'une conférence de presse organisée au siège de la réserve. Le DGF Mohamed Seghir Mellouhi indiquera, de son côté, qu'en matière de stratégie, concentrée essentiellement sur le volet de la conservation, elle a évolué « depuis une année et demie » vers l'intégration dans les programmes des aspects liés au développement socioéconomique des populations riveraines aux zones humides. « Nous sommes actuellement dans cette phase et nous nous attelons à l'amélioration des conditions de vie des populations et à la prise en charge des préoccupations », déclare-t-il. Mme Jahida Boukhalfa, représentante du PNUD, définira la contribution du programme dans la mise en œuvre du projet international sur l'élaboration d'un plan de gestion du complexe des zones humides de la plaine de Gherbès-Sanhadja. Un site qui s'étend sur 42 100 ha sur la partie est de la wilaya de Skikda. Cinq autres projets d'élaboration de plan de gestion devront également être lancés par la direction des forêts et concerneront le lac des Oiseaux, le marais de la Mekhada (El Tarf), la Sebkhet El Mellah (Ghardaïa), Dayet El Ferd (Tlemcen) et le lac de Beni Belaïd, à Jijel.