Avec un peu plus de cœur à l'ouvrage, la commune de Annaba aurait pu mieux gérer ses déchets ferreux, non ferreux et ses ordures ménagères. Certes, on dira que, sur ce plan, il y a eu des améliorations ces dernières années. Mais il reste beaucoup à faire, dont la mise en place d'un incinérateur. Cette dernière opération aurait pu être réalisée au début des années 1990. Une institution financière internationale, engagée dans le combat planétaire pour la sauvegarde de l'environnement, avait proposé à la mairie de Annaba un crédit bonifié de 5 millions de dollars pour l'acquisition de cet incinérateur. Il n'y a pas eu de suite, le terrorisme de l'époque avait annihilé toutes les volontés. L'on s'était contenté de l'opération de réaménagement du dépotoir intercommunal de Berka Zerga. Quelques années après sa mise en exploitation, ce dernier ne paraît pas avoir réglé beaucoup de choses. Des fumées s'en dégagent quotidiennement et une puanteur insoutenable enveloppe le site et ses alentours. Un manque évident de communication, pas assez de cohésion entre les différentes structures communales, entre les communes utilisatrices et le trop peu de transparence dans la gestion de cette infrastructure, président au destin des matières polluantes quotidiennement déversées à Berka Zerga. Cette situation égratigne au passage quelques administrations locales comme la santé, l'industrie et l'environnement. Avec l'émanation des fumées cancérigènes produites par de faux incinérateurs au niveau de certains établissements de santé, des voix se sont élevées. C'est une alerte aux déchets dangereux qu'elles lancent. Elles font état de la découverte sur le site de Berka Zerga de déchets radioactifs. Il y a beaucoup d'autres facteurs à l'origine de ce type de pollution. Plusieurs échappent à la législation stricte régissant les installations d'appareils de radiologie. Tels ceux installés dans les immeubles d'habitation ou ceux devenus inutilisables abandonnés quelque part dans une cave d'hôpital, de clinique ou de centre de radiologie en attendant l'occasion qu'offre le dépotoir de Berka Zerga. L'urgence d'un contrôle plus rigoureux de cet aspect de la pollution s'impose tout autant que la définition des seuils précis de gestion des déchets, tous les déchets. Cette situation telle que décrite, mérite une meilleure approche par ceux qui sont censés protéger les populations des cités.