Confrontée déjà depuis des années à la présence d'un effectif pléthorique, la Coopérative des céréales et des légumes secs de Annaba (CCLS) est secouée, depuis lundi dernier, par un mouvement de protestation mené par un groupe de travailleurs se prévalant de la qualité de syndicalistes. Ces derniers revendiquent le départ de leur directeur, de la sous-directrice de l'administration et celui du chef du personnel. Bien qu'ils se disent détenteur d'un procès-verbal établi par l'UGTA, quant à leur installation à la tête de la section syndicale, aucun des auteurs du mouvement n'a apposé sa signature ou un quelconque cachet sur la correspondance. Les auteurs anonymes d'un mouvement réel de débrayage ont parlé d'injustice et de mauvaise gestion sans pour autant préciser à quel niveau elles se situent. Pour enfoncer le clou, ils arborent un contrat d'achat d'articles électroménagers non honoré depuis septembre 2004 pour un montant de 1,9 million de dinars. « C'est un contrat signé avec un fournisseur privé. Les travailleurs qui ont souscrit à l'acquisition d'un article électroménager ont vu leur salaire ponctionné. A ce jour, ils n'ont rien eu et n'ont pas été remboursés », est-il écrit sur la correspondance. Tout ce remue-ménage a causé un important préjudice financier à la CCLS. Il est le résultat du non-déchargement de 3 navires céréaliers restés durant plusieurs jours en rade au port de Annaba. Il s'agit de la principale prestation de services qui permet à la coopérative d'engranger 12 millions de dinars sur plus de 18, représentant la masse salariale mensuelle des travailleurs. Depuis des mois, l'OAIC, la tutelle, intervient pour assurer le règlement à terme échu des 460 travailleurs dans une CCLS où, selon M. Bouchahda, le directeur, 150 millions seulement suffiraient. Ce responsable a estimé que son seul tort est d'avoir rejeté une liste de syndicalistes auto-désignés. « Cette liste m'a été transmise par fax à partir d'un kiosque multiservice. Il n'y a pas eu d'assemblée générale élective comme le prévoit la réglementation », a-t-il expliqué. En ce qui concerne le contrat d'achat des appareils électroménagers pour lesquels les salaires des travailleurs ont été ponctionnés, le même responsable a précisé : « Cette affaire est intervenue bien avant ma prise de fonctions. Elle est le fait des gestionnaires des œuvres sociales qui avaient effectivement signé une convention avec un fournisseur privé. Le principal auteur de cette opération, actuellement en fuite, a été poursuivi en justice par la direction et condamné à 6 mois de prison ferme. La direction est en possession des subrogations des travailleurs autorisant la ponction de 20% sur leurs salaires. » Chiffre à l'appui, M. Bouchahda a rejeté l'accusation de mauvaise gestion dont l'accusent les auteurs de la correspondance anonyme et de la grève qu'ils ont déclenchée. « Le bilan de l'office, notre tutelle, atteste de la bonne gestion des activités de notre coopérative. Alors que les précédentes années, nous arrivions difficilement à décharger 18 000 q/j, nous sommes aujourd'hui à une moyenne de 41 000 avec des pics qui dépassent parfois les 54 000 q/j », a-t-il précisé.