Dix ans de prison ferme, telle est la sentence prononcée, hier, par le président du tribunal correctionnel de Annaba à l'encontre de Rahmani Abdelkader, ex-président à majorité RND de l'Assemblée populaire communale d'El Bouni, l'une des plus grandes communes d'Algérie avec 130 000 habitants à l'époque des faits. Le président du tribunal a retenu à l'encontre de l'accusé : dilapidation des biens publics dont des logements évolutifs, faux et usage de faux et passation de marchés publics contraire à la réglementation. A un degré moindre, les mêmes griefs ont été également retenus à l'encontre de son 1er vice-président condamné à une peine de huit années d'emprisonnement ferme. 4 autres accusés, entre membres élus et cadres (dont le receveur et le directeur des services techniques) de la commune ainsi qu'un entrepreneur contre lesquels il a été retenu la dilapidation des biens publics et la non-dénonciation de malfaiteurs, ont été condamnés chacun à 2 années de prison ferme. L'affaire remonte à l'année 2002 lorsque saisi par de nombreuses lettres de dénonciation adressées par des citoyens, le procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar territorialement compétent a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire sur la gestion d'El Bouni. Elle a abouti quelques mois après à la mise sous mandat de dépôt des 6 personnes directement impliquées, dont le président de l'APC. Distante de 6 km du chef- lieu de wilaya, cette commune gérée par des élus du RND, avait été maintes fois secouée par une multitude de scandales. Ces derniers étaient principalement liés aux attributions à des proches et amis ou moyennant contrepartie financière de terrains à bâtir, d'investissement et des logements sociaux. Rappelons que déjà condamné à une peine d'une année de prison ferme pour dilapidation des terres agricoles, Rahmani Abdelkader a été condamné, samedi, à une amende de 5000 DA par le tribunal de Dréan pour cession illégale d'une aire de jeux.