Tous les après-midi des lundis et jeudis, des enfants munis d'instruments de musique se dirigent tout droit vers le nouveau conservatoire de musique, inauguré il y a une année, au centre-ville de Chlef. Une image qu'on n'a pas vue depuis les années 80 où vraiment la culture occupait une place de choix dans le paysage local. A l'intérieur, dans des locaux flambant neuf, 125 élèves (garçons et filles), âgés de 8 à 18 ans, apprennent le solfège, la musique chaâbi et andalouse, sous la direction d'enseignants qualifiés issus de Chlef. Il s'agit du chanteur du chaabi Megharia Djamel, de l'instrumentiste Sahouadj Hamid, du professeur de musique à la direction de l'Education, Bachir Halfaoui et du jeune Nabil Seffouh qui a en charge la section de danse classique. Celui-ci est supervisé par son maître qui n'est autre que le directeur du conservatoire, Habbel Boukhari, scénographe de formation. C'est d'ailleurs grâce à cet artiste de talent que la danse classique a pu être introduite dans la région où une trentaine de filles s'y adonnent régulièrement. Cet art n'est dispensé, d'après le premier responsable du conservatoire, que dans la Capitale, en particulier dans l'établissement arts et culture d'Alger et le ballet national. Son vif souhait est de monter, un jour, un ensemble de spectacles (danse, chant et musique), sous forme de comédie musicale relatant l'histoire du poète Benmessaib. Trois mois après l'ouverture du conservatoire, un premier groupe de jeunes musiciens fait sa première sortie publique à l'occasion de la journée nationale de l'artiste. Cap sur la formation Il monte pour la première fois sur scène pour interpréter ce que ses membres avaient appris pendant cette courte période. Il faut dire que pour un premier essai, ce fut un coup de maître, comme on dit, car l'assistance s'est montrée agréablement surprise et même émue de voir et d'entendre des enfants en costumes traditionnels chanter et exécuter avec brio des œuvres musicales. La formation a repris de plus belle cette année avec l'inscription de nouveaux élèves, soit 30 pour la musique traditionnelle et 10 pour la danse classique. Un seul point noir cependant, l'absence d'un statut de fonctionnement de l'établissement entrave sa gestion et rend celui-ci dépendant (financièrement) d'autres directions administratives.