Musique Ils sont 150 000 élèves inscrits dans les conservatoires, véritables pépinières d?artistes. Depuis quelques années, l?on enregistre un engouement perceptible pour la musique chez les jeunes. Par passion, ils s?inscrivent dans des conservatoires ou encore dans des centres culturels où sont dispensés des cours de musique, espérant, dans l?avenir, faire carrière dans le domaine des arts lyriques. M. Hammoudi, professeur de musique et conseiller de l?établissement Arts et Culture, a qualifié de «pépinières» les conservatoires qui comptent, aujourd?hui, environ 150 000 élèves. A cet effet, ils se proposent de former des musiciens professionnels, des hommes de théâtre et des chorégraphes. Selon M. Hammoudi, la Fondation Arts et Culture a procédé, avec la direction de la jeunesse et des sports, à la signature d'une convention de coopération visant l'ouverture de classes d'enseignement de proximité de musique au niveau des maisons de jeunes et des centres culturels situés dans certaines banlieues de la ville d'Alger, à même de «généraliser l'enseignement de la musique et assurer une meilleure prise en charge des talents artistiques». Concernant l'aspect pédagogique, les conservatoires d'Alger ont défini un cursus académique de 10 ans pour les différents cycles d'enseignement, une durée qui reste tributaire de la disposition de l'élève à assimiler les cours de musique. Cependant, les élèves sont confrontés à quelques difficultés d?ordre financier. Mme Anissa Zerouati, professeur de piano au conservatoire de Bologhine, a fait remarquer que plusieurs élèves arrêtent les cours dès les premiers mois ou sont contraints de changer de classe d'apprentissage ou d'instrument en raison du coût de ce dernier. Elle a précisé, à ce propos, que «le citoyen à revenu faible, voire moyen, n'est pas en mesure d'acheter un piano dont le prix est estimé à 70 000 DA ni une clarinette qui coûte 100 000 DA. C'est pourquoi la plupart des élèves se rabattent sur le violon, plus abordable, environ 10 000 DA». C?est pour cette raison que les enseignants du conservatoire ont appelé à la révision de la taxe douanière sur les instruments de musique importés, qui sont, ont-ils précisé, «des produits purement culturels», à l'octroi d'aides matérielles pour la conception d'instruments de musique en Algérie et à la promotion du livre pédagogique pour l'apprentissage de la musique. Toutes ces mesures permettront au conservatoire, qui a enfanté des artistes de la trempe de Mahieddine Bachtarzi, Abdelkrim Dali, Mustapha Skandrani et El-Hadj M'hamed El-Anka, et formé des artistes étrangers à l'instar de Roger Hanin et Marthe Villalonga, de retrouver son lustre d'antan.