Entre 80 à 90 enfants abandonnés, de filiation connue ou inconnue, sont recueillis chaque année au niveau de Constantine par des familles dans le cadre de la kafala ou tutelle légale, conformément au droit islamique accordant au tuteur l'engagement de prendre en charge l'entretien, l'éducation et la protection d'un enfant mineur. Un chiffre qui reflète, selon le directeur de l'action sociale de Constantine (DAS), le fait que « la kafala marche bien ». Et d'ajouter : « Nous arrivons également à placer des enfants handicapés, bien qu'il en reste encore beaucoup en institution ». Les conditions exigées auparavant, ayant été quelque peu allégées ces dernières années pour faciliter justement les choses aux postulants à la kafala, seraient, de l'avis du directeur de l'action sociale de la ville du Vieux Rocher, à l'origine de l'augmentation du nombre d'enfants recueillis. A ce titre, il semblerait que le décret 92-24 du 13 janvier 1992 complétant le décret 71-157 du 3 juin 1971, relatif au changement de nom, à la concordance de nom dans le cas où l'enfant est d'ascendance inconnue ou encore quand la mère biologique donne son consentement par écrit à cette modification, ait favorisé la levée de certaines balises qui ne facilitaient pas les choses aux postulants à la kafala. Ces derniers doivent d'ailleurs, avant tout, faire l'objet d'une enquête sociale et délivrer aux autorités concernées un dossier comprenant un certain nombre de pièces administratives et autres notamment un certificat de résidence, des fiches de paie et un certificat de bonne santé et d'aptitude à élever un enfant pour les deux conjoints. Dans le cas où la demande formulée par des familles désireuses d'« adopter » un enfant est acceptée, l'accord des autorités se fait, une première fois, par le biais du tribunal qui délivre la kafala judiciaire à la famille kafila et une seconde fois par le ministre de la Justice qui autorise le « tuteur » à donner son nom patronymique à l'enfant adopté. A noter par ailleurs que les services de la DAS ont recensé, l'année dernière, 150 mères célibataires issues de plusieurs wilayas et dont une quarantaine environ a été recueillie à Diar errahma de Constantine.