Des milliers de postes d'emploi échappent au marché du travail algérien. Un manque à gagner non négligeable si l'on considère le métier dont il sera question dans les lignes qui suivent, comme étant indispensable à la préservation de la santé publique, à l'hygiène, et un élément non négligeable à la promotion du tourisme. Il s'agit du préposé au waters closets (W.C.). Dans les pays un peu plus avancés que le nôtre, ce métier est généralement exercé par des femmes qui se font appeler vulgairement Mme Pipi. Ces respectueuses dames ne rougissent jamais quand on leur demande de quoi elles vivent. Elles exercent leur profession avec abnégation et surtout avec le sourire. Elles sont partout. Dans les toilettes publiques, dans celles des cafés maures, des bars-restaurants, des gares routières et ferroviaires, aérogares, des marchés couverts et hebdomadaires et même dans certaines administrations. Elles sont là, assises sur une chaise à proximité de la « cabine de soulagement », attendant la sortie ou l'entrée d'une personne ayant fait ou voulant faire ses besoins naturels. Une fois avoir terminé, le client dépose une pièce de monnaie dans une assiette en compensation du petit service de nettoiement que la préposée fait avec des produits chimiques appropriés. Certains clients s'estimant être bien pris en charge, leur laissent des pièces plus au moins intéressantes. Au Maroc, comme en Tunisie, ce métier a pris de l'ampleur et il s'exerce pratiquement dans tous les lieux publics pourvus de toilettes. Ce petit métier qui rend un « grand » service, ne s'exerce pas avec des outils et n'exige pas de mobilier et encore moins un personnel qualifié. Une seule femme (rarement un homme) habillée d'une blouse blanche et une assiette suffisent pour que toutes les toilettes soient propres. Chez nous, la grande majorité des tenanciers de ces lieux ne semble pas intéressée par cette pratique qui, pourtant peut leur être utile pour garder les toilettes de leur lieu de travail dans un état convenable et leur épargner les fuites d'eau très fréquentes chez la plupart d'entre eux. Ces fuites remarquées dans plusieurs « salles d'eau » contribuent grandement à la perte de l'eau potable dont le taux avoisine les 40%, selon les dernières statistiques.