La présidente appelle Ouandjeli Mohamed, directeur financier de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), dépendant du ministère des Finances, poursuivi pour corruption, trafic d'influence perception d'avantages. Il déclare que le premier DAT sur quatre était d'un montant de 225 millions de dinars, a été placé pour une durée de trois mois à un taux d'intérêt de 11,5%. La convention a été signée entre Signi, l'adjoint du directeur de l'agence El Harrach, et Ouandjeli, après accord de l'administration. Les dépôts ont atteint une somme de 332 millions de dinars. Il déclare que ce sont les autres entreprises qui ont placé leur argent à El Khalifa Bank qui les ont encouragés. « Nous avons même été à Cash, une société d'assurance de Sonatrach, et nous avons remarqué qu'elle aussi avait déposé son argent. Ce qui nous a réconfortés. » Il précise avoir signalé au ministère des Finances ces dépôts par le biais des états du budget détaillés envoyés annuellement. Au sujet de la carte de thalassothérapie, il affirme avoir bénéficié d'une carte dans le cadre de la création d'un club de cadres clients de Khalifa. C'est ce qui lui a été dit par Signi, qui lui ajoute que ce club sera sponsorisé par Khalifa. Il reconnaît avoir utilisé cette carte 12 fois sans connaître le montant des prestations. Maître Bourayou l'interroge sur l'ordonnateur du placement, l'accusé affirme que c'est la direction. Il affirme que c'est lui qui a mené les négociations, mais en se référant à la décision de la direction générale. Maître Bourayou lui demande s'il avait l'autorisation de signer des conventions. L'accusé : « Oui. » La présidente fait remarquer que c'est un piège pour le client. L'avocat déclare qu'il a une stratégie d'interrogatoire. Smati Bahidj Farid, directeur de l'Entreprise d'approvisionnement de produits généraux (ENAOG), déclare connaître Signi lorsqu'il était au CNMA où l'entreprise avait des bons de Trésor. Lorsqu'il s'est présenté à l'entreprise, avec Djamel Aziz, directeur d'El Harrach, en février 2001, celui-ci ne lui a pas été présenté. Au moment où Signi s'est présenté au titre de Khalifa, il a mis un terme à la discussion. La présidente appelle Aziz Djamel pour la confrontation. Il déclare ne pas se rappeler. Elle se retourne vers Bahidj qui affirme que 11 mois après la société a effectué trois placements de 9,5 millions de dinars, 2 millions de dinars et 1,7 million de dinars à Hussein Dey avec un taux de 7,5%. Les autres placements ont été effectués à El Harrach. Au total, l'entreprise a perdu 110 millions de dinars, y compris les intérêts. Au sujet de la carte de thalasso, il affirme n'avoir jamais été informé qu'il y avait un lien entre le dépôt et la carte. Il révèle que c'est son ami Hattabi Brahim qui travaille à la thalasso qui la lui a remise sans savoir qu'il était sur la liste des clients de Khalifa. Il avoue l'avoir utilisée une dizaine de fois. Amirouchène Ammar est financier auprès du bureau Aïssa Droit, spécialisé en finances, détaché auprès de l'Enafor. Poursuivi également pour les mêmes faits, il affirme que c'est le bureau qui prend en charge son salaire. L'accusé assure des prestations de conseil juridique et financier dans les dossiers lourds, comme la trésorerie, mais également comme les placements à Khalifa, notamment les taux d'intérêts. Au sujet des avantages, il indique avoir bénéficié d'une carte de gratuité en avril 2002 parvenue par voie de courrier à son domicile. Il s'est interrogé comment Khalifa a pu avoir son adresse et déclare n'avoir pas pu expliquer le fait d'avoir reçu cette carte. Bourahla Hamid est directeur d'unité de l'entreprise des boissons d'El Harrach, dépendant de la société mère des eaux minérales. L'accusé affirme avoir été placé à la tête de la société en mars 2003, donc il n'a aucune relation avec les placements d'un montant de 100 millions de dinars en quatre tranches. « Lorsque mon prédécesseur a vu qu'il ne pouvait pas récupérer l'argent, il a fait un nantissement pour un découvert de 100 millions de dinars. Il leur a dit si vous ne nous donnez pas notre argent nous ne rembourserons pas. » La présidente : « ça c'est de l'intelligence. » Au sujet de la carte de thalassothérapie, il estime être un sportif et la carte lui a été proposée dans une cafétéria à Sidi Fredj par des gens de Khalifa. Il a rempli des imprimés et remis une photo à un certain Hattabi. Il reconnaît l'avoir utilisée plusieurs fois. La magistrate lui demande comment interpréter ce geste. L'accusé : « Je ne peux répondre. » Bouamar Mahfoud, directeur financier de l'Entreprise nationale de navigation aérienne (ENNA), accusé lui aussi, déclare que la direction a signé un contrat avec Airways au même titre que les autres compagnies. Au sujet d'un billet d'avion avec une réduction de 90%, utilisé pour l'Afrique du Sud et un autre de réduction de 50% pour trois personnes à Béjaïa, il déclare : « Cela n'a rien à voir avec les placements. Ils relèvent du contrat signé avec Airways. » Il affirme que l'entreprise a 37 milliards de dinars à travers 30 placements dans différentes banques. Le procès reprendra samedi prochain.