Le grand quartier Belghanem, un quartier tentaculaire, dont la population a presque doublé depuis les années 1970, continue de vivre avec les promesses des élus depuis l'indépendance. Bien que prévenues d'avance, les autorités locales, qui se sont succédé, n'ont pas daigné s'y intéresser ! Ces derniers après leur accession à la tête de la wilaya , de la daïra ou de la commune, ont tous constaté le très mauvais état du quartier, plus particulièrement ses routes. Elles sont dans cet état depuis les années 1960, nous dit un quinquagénaire. La plupart des ruelles du quartier ne sont pas goudronnées ; celles goudronnées depuis belle lurette, menant à El Korti, à la cité Affafras, à Attrouche et à Ben Smara sont crevassées. L'avenue principale menant à la palmeraie est à son tour impraticable, elle s'effrite de jour en jour provoquant de nombreux accidents de la circulation. Un riverain nous dit : « Vu son état de délabrement avancé, on a peur qu'elle provoque d'autres accidents mortels. C'est un danger permanent. » Par ailleurs, le quartier manque de nombreuses infrastructures telles qu'un centre de payement des factures d'eau et d'électricité, une bibliothèque, d'aires de jeu pour les enfants, voire une crèche pour les tout-petits ! On veut le gaz de ville pour certaines poches démunies du quartier, nous dit Aïssa, on a fait les frais de tous les hivers depuis notre installation à Belghanem en 1985 ! N'est ce pas du mépris et de la hogra ? La liste des doléances est longue, on parle de l'oisiveté, de l'éclairage public défectueux et surtout des promesses non tenues. « A chaque échéance électorale, ils viennent nous mentir puis ne remettent plus les pieds ici. En été, la chaleur et la poussière règnent en maîtresse, en hiver, ce sont les fuites d'eau et la boue qui se succèdent. Les dédales, les ruelles labyrinthes proches de la palmeraie de Ghardaïa, pareille à celles de La Casbah, sont délaissées. » « On est prêt à participer au volontariat, font savoir les associations du quartier de Belghanem, pourvu que l'Etat regarde dans notre direction. Un hadj ajoute : « Même les commerçants occupent nos trottoirs et pratiquent des prix élevés par rapport au centre-ville par manque de contrôle. » L'hygiène est absente. Les ordures et les sachets en plastique inondent les rues. « On veut de la considération : c'est vrai que c'est le catastrophisme dans certaines constructions illicites, mais ce n'est pas notre faute. Nous, on est ici depuis les années 1950, disent certains habitants, et on aspire au minimum : le bitume, le gaz de ville, l'hygiène et surtout pas de fuites d'eau et pas de boue en hiver. »