N'attendez pas la finalisation de tous les projets en cours, distribuez ce que vous avez de disponible ! » L'observation du wali de Blida était claire pour tous les présidents des assemblées communales auxquels il a rendu visite mardi dernier. Un périple qui a mobilisé nombre de directeurs à travers 22 des 25 communes que compte la wilaya. Pas ou très peu d'activités, beaucoup d'enfants laissés à eux-mêmes — et certains se permettront même de courir derrière les véhicules du cortège officiel — pendant que des responsables se pliaient en quatre pour répondre aux interrogations de Ouadah Hocine, wali de Blida. Ce dernier déclarait à Boufarik où 37 locaux s'érigent à une progression jugée satisfaisante : « Un ouvrage demeure une œuvre d'art qui marque la période et le lieu. Il faut que le client marque un arrêt et c'est l'enjeu de l'architecte, du bâtisseur. » Il illustrera sa déclaration avec le produit alimentaire acheté chez l'épicier du coin ou la grande surface : « La ménagère, en général, achète l'emballage. » 1,3 million de dinars est le coût total du projet. Le problème soulevé par nombre de responsables locaux demeure l'assiette de terrain pour les constructions au moment où le chef de la daïra de Oued El Alleug demandera plus de locaux pour faire bénéficier le centre de Zaouia après celui de Beni Tamou où 100 locaux sont en chantier. La demande sera vite accordée et il sera appris que 800 locaux seront prochainement distribués par la commission de wilaya installée à cet effet. Le wali déclarera attendre 500 autres locaux d'ici à la fin de l'année, qui seront distribués aux prétendants pour peu qu'ils en fassent la demande — s'ils remplissent les conditions — à l'Ansej. Ainsi, il ne suffit pas d'être véritablement un artisan plombier, cordonnier ou électricien pour en bénéficier : des architectes, des avocats, des comptables et des bureaux d'études peuvent postuler. « Toutes les personnes possédant une qualification ont le droit de poser leur candidature », dira M. Lemoui, secrétaire général de la wilaya de Blida. A Oued Djer, extrémité ouest de la wilaya, M. Ouadah reprochera aux techniciens l'appréciation de non-qualification du terrain : « Un beau terrain en banquettes vous repousse ! Que faites-vous de la vue dégagée ainsi pour tout le monde ? » Il précisera que la wilaya peut prendre en charge le coût des murs de soutènement mais qu'on ne rechigne pas pour le travail. Il aura même une remarque pour le chef de daïra : « Je ne veux pas que le chantier démarre la veille de mon arrivée ! » A Larbaâ fut posé le problème de l'appropriation du terrain où s'érigeait le souk el fellah par les instances communales, faisant réagir le directeur des domaines : « Un souk el fellah existait en ces lieux ; où sont les murs ? Où sont les piliers ? Qui vous a permis de construire ici ? » Le P/APC ne savait plus quoi répondre devant le regard appuyé du wali. Il balbutiera à la fin : « Des gens venaient piller et j'ai dû enlever et vendre la ferraille, puis entamer les travaux pour le chantier des 20 locaux à usage professionnel. » Aucun texte juridique n'a donné autorisation à l'APC de s'approprier le terrain et le litige se trouve devant les tribunaux. Un autre casse-tête pour l'administration et qui fera reculer la date d'octroi des locaux. A Blida, les travaux sont très en retard, puisque la date de livraison était prévue pour octobre de l'année 2006 et il est loin le temps de voir la réception des 100 locaux, d'autant plus que des indus occupants risquent à tout moment de se voir emporter par l'oued Bou Arfa juste à côté. Le remblai assuré par l'entreprise ne fait que retarder l'échéance, et les lamentations des occupants ne feront pas réagir le wali qui eut seulement un regard de biais pour les chefs de famille qui l'invitaient à venir les voir de derrière une ligne de fil de fer. A Souhane, extrême limite sud-ouest de la wilaya, dix locaux étaient prêts sur la RN 8 depuis quatre mois, mais l'APC n'avait pas encore reçu de propositions d'attribution.A Sidi Hammad, la population locale se plaindra surtout de l'absence d'équipements pour la salle polyvalente et le chantier avait eu du mal à démarrer. Des instructions furent données pour l'aménagement de pistes à travers la forêt avec la collaboration des services des forêts. Le wali rappellera au chef de daïra que la commune de Meftah était loin d'être déficitaire et qu'elle pouvait donc pallier les manques. Promesse fut donnée par les responsables locaux de régler les problèmes dans la semaine. Le marathon, qui avait duré plus de 10 heures, se termina par la visite des deux derniers chantiers à Soumaâ et Ouled Yaïche. 51 locaux pour la première commune et 100 pour la seconde, cette dernière a soulevé la situation critique des trois grandes cités proches du chantier et à qui manque une salle polyvalente, à savoir les cités 1240, 1024 et 1000 Logements sans aucun accompagnement pour l'occupation des milliers de jeunes qui continuaient à jouer dans la rue alors que la nuit était tombée.