Le conflit opposant les travailleurs de l'unité de production de l'électrochimie ENPEC de Oued Smar (Alger) à leur directeur est loin de son épilogue. En désaccord depuis des mois avec ce dernier sur la gestion de l'entreprise, les travailleurs et leurs représentants syndicaux demandent un changement à la tête de l'unité. « La gestion de l'unité est catastrophique. Les bilans de l'entreprise sont déficitaires. Cette situation dure depuis 13 ans », a déclaré Djarboua Boualem, syndicaliste de l'entreprise qui s'est rendu hier à notre rédaction. Le seul responsable de cette situation est, selon lui, « le directeur actuel ». Cette unité, employant près de 200 personnes, est spécialisée dans la production de tous types de batteries. Selon notre interlocuteur, les travailleurs et le syndicat ont tenu, le 27 janvier dernier, une assemblée générale à l'issue de laquelle ils ont insisté sur la nécessité d'effectuer un changement à la direction de l'unité. Une demande écrite dans ce sens, a-t-il précisé, a été adressée à la direction générale de l'ENPEC, dont le siège est à Sétif. « Nous avons envoyé un rapport au directeur général dans lequel nous lui avons expliqué la situation. Nous lui avons accordé dix jours pour répondre à notre demande. Mais malheureusement, le DG a rejeté notre exigence et a renouvelé sa confiance au directeur de l'unité », a indiqué Djarboua Boualem. L'unité de Oued Smar, selon ce syndicaliste, sombre dans la « mauvaise gestion, la corruption, le recul de la production et la production de batteries ne répondant pas aux normes ». La production, a-t-il avancé, a reculé de 600 batteries/jour à 200 seulement. « Les travailleurs sont inquiets. L'unité risque de fermer ses portes et les postes d'emplois disparaîtront », a-t-il prévenu. En plus de cette situation, les travailleurs se plaignent également de manque de moyens de travail et la pénurie des produits nécessaires à la production.