Des travailleurs ont dénoncé leur représentant syndical de l'UGTA, accusé de ne pas défendre les intérêts des travailleurs. La protestation n'influe pas sur la production. Quelque 40 travailleurs de COGB-La Belle ont organisé jeudi dernier un sit-in devant le siège de l'Unité de production (UP7) pour dénoncer les membres de la section syndicale et plus exactement l'un des cadres syndicaux de l'entreprise, qui est également secrétaire général de l'Union locale UGTA. Pour lever toute équivoque vis-à-vis de l'employeur, le collectif des travailleurs, en plus du fait d'avoir programmé son mouvement de protestation un week-end, a tenu le « piquet de grève » à une distance « raisonnable » de l'entrée principale de l'unité. En posant ainsi le problème, les travailleurs ont clairement circonscrit le désaccord à un conflit syndico-syndical, bien qu'il ait, selon les manifestants, des répercussions sur le bon fonctionnement de l'entreprise. Il règne, affirme-t-on, une tension qui s'est traduit par une forte opposition entre d'un côté, « ceux, minoritaires, qui soutiennent le syndicat car défendant des privilèges immédiats et futurs » et de l'autre, ceux, majoritaires, qui dénoncent le syndicat, jugé « trop complaisant vis-à-vis de l'employeur » et loin de sa fonction première, à savoir la lutte pour les intérêts de tous les travailleurs et pour de meilleures rémunérations. Dans la pétition adressée aux instances syndicales locales, il est reproché au SG de l'Union locale ses accointances avec le patron de l'entreprise, de bénéficier d'une voiture, d'un abonnement téléphonique et d'être détenteur d'un trousseau de clefs des huit studios, sis à la base vie de Sidi Ahmed, qu'il distribue « à sa guise ». Le SG de l'Union locale, Hachemi Rabah, joint au téléphone, nie en bloc ces affirmations. Il déplore qu'un problème syndico-syndical soit porté ainsi sur la place publique alors qu'il aurait pu trouver une solution au niveau de l'Union locale. En tant que SG de cette dernière, il a été destinataire de cette pétition le lundi 7 janvier à 11 h, a-t-il déclaré, précisant : « On n'a pas eu le temps de la traiter. Un rassemblement a été annoncé et organisé rapidement sans nous laisser le temps d'agir. La pétition est à l'étude et c'est à l'Union locale de trancher cette affaire. Pour ma part, je ne peux que regretter cette précipitation. Si les travailleurs veulent renouveler leur section syndicale, je n'y vois aucun inconvénient. »S'agissant des privilèges dont il a bénéficiés, il a tenu à préciser que la voiture est au nom de l'entreprise et qu'au niveau de la base vie de Sidi Ahmed, il est « bénéficiaire d'un modeste studio qu'il n'a d'ailleurs jamais habité ». Quant au climat de tension au sein de l'entreprise, il n'y croit pas du tout bien qu'il soit « loin de l'entreprise. » Cependant, il a assuré qu'il ne pouvait pas croire à un climat de tension dans la mesure où les salariés ont bénéficié, toutes catégories confondues, de substantielles augmentations, entre 8000 et 9000 DA. Pour sa part, le directeur général de COGB-La Belle a déclaré que le conflit est syndico-syndical et qu'il n'est nullement concerné. Notre interlocuteur ajoutera que la protestation n'influe en rien sur la production. Les deux sites de production fonctionnent normalement.