Préoccupés par la multiplication des attentats terroristes dans le monde, notamment dans leur continent, les Etats africains ont appelé, jeudi, à Alger, à l'issue de la deuxième réunion intergouvernementale sur le terrorisme, à l'organisation d'une conférence internationale pour lutter contre ce fléau. « Les récents attentats terroristes à travers le monde, y compris en Afrique, appellent des mesures plus radicales et une coopération internationale renforcée », ont affirmé, dans une déclaration finale, les 53 délégations africaines présentes au conclave d'Alger. « Nous réitérons notre profonde inquiétude au sujet du fait que le terrorisme n'a pas reculé de façon significative malgré la campagne mondiale en cours », ont-elles ajouté. Associée dans cette guerre mondiale, l'Afrique entend aussi défendre sa vision du phénomène, d'où son appel en direction de l'ONU afin de définir clairement ce qu'est le terrorisme. La distinction entre ce fléau et les luttes légitimes des peuples pour leur libération et leur autodétermination, conformément au droit international, ressort clairement dans la déclaration d'Alger. Le continent noir, où le terrorisme a cruellement sévi - en témoignent la situation en Algérie, les attentats perpétrés au Kenya, en Tanzanie, en Tunisie ou plus récemment encore au Maroc - n'est pas à l'abri de la reconstitution des réseaux terroristes. Le président Abdelaziz Bouteflika a effectivement mis en garde, mercredi, contre le risque de voir l'Afrique se transformer en « vivier du terrorisme » en raison de la circulation illicite des armes provenant de zones de conflits, de l'étendue et de la perméabilité des frontières et de la misère. La déclaration finale dresse d'ailleurs un bilan mitigé à propos de la mise en œuvre depuis deux années du Plan d'action d'Alger de prévention et de lutte contre le terrorisme. Elle souligne que les Etats membres n'ont pas pleinement exploité ces dispositions et recommandations, tout en appelant la commission de l'UA à tracer une feuille de route. Le manque de moyens des Etats en est le principal obstacle. Aussi, les pays de l'UA ont appelé leurs pays partenaires, les Etats-Unis et ceux de l'Union européenne (UE), de même que les organismes internationaux, dont Interpol, à fournir une assistance technique et financière au Centre africain d'études et de recherches contre le terrorisme (CAERT). Inauguré mercredi, cet outil est censé mettre à exécution la convention de l'OUA de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et le plan d'action d'Alger.