« Nous avons besoin de managers pour la gouvernance de nos villes et quelque soit l'effort que consentent les pouvoirs publics pour préserver l'harmonie et créer l'esthétique de nos cités, il n'en demeure pas moins que la contribution du citoyen est plus que nécessaire », a affirmé, hier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication lors de son allocution d'ouverture des travaux d'une journée d'étude sur la ville, qu'a abrité l'hôtel Sheraton. Le représentant du gouvernement a rappelé que l'Algérie qui compte actuellement plus de douze mille ingénieurs urbanistes peut se permettre d'en designer trois ou quatre dans chaque commune pour le développement harmonieux de celle-ci car, il faut le reconnaître, le constat et parfois amer dans certaines de nos villes qui ont accumulé un certains nombre de problèmes d'ordre comportemental, devenu maintenant très difficile d'y faire face. Faisant l'éloge de ce qui a été fait à Oran par les anciens habitants, le ministre n'a pas manqué d'exhorter les historiens, sociologues, urbanistes, élus locaux et autorités à se concerter pour créer une vraie dynamique allant dans le sens de réhabiliter la « Medina » d'Oran, car dira-t-il, « comme connu dans nos livres d'histoire, il y a bien eu des habitants avant cette date. Les numides entre autres », rappellera-t-il en ajoutant que cette deuxième ville d'Algérie, qui compte actuellement plus d'un million quatre cents mille habitants, doit devenir la vraie mégapole où il fait bon vivre. L'allocution du ministre de la Poste a été précédée par celle du wali qui a souligné la nécessité de s'occuper d'une manière particulière du tissu urbain, maintenant que la loi d'orientation sur la ville est promulguée. Après la pause, les travaux de cette première journée sur la ville ont repris avec une conférence du professeur Mohammed Taibi (Université d'Oran), dans laquelle il a indiqué que toute la problématique de la gestion des grandes cités réside dans les moyens et infrastructures à mettre à la disposition de l'habitant qui ne peut se comporter qu'en fonction de ces moyens et donc, le comportement du citoyen est tributaire du mode de fonctionnement de l'appareil qui gère sa ville. Valoriser l'espace urbain Pour sa part, M. Benkoula Sidi Mohamed, docteur en urbanisme, a tenté, dans sa communication, de « mettre la lumière sur la question de l'usage des notions en matière d'urbanisme et des corrélations qu'elles peuvent induire avec la création architecturale. » En effet, selon ce maître assistant au département d'architecture d'Oran, « depuis quelques années, il a été fait état de renouvellement urbain, sachant que l'Algérie n'est pas encore passée à l'application d'une politique urbaine cohérente pouvant permettre aux collectivités locales d'assumer pleinement l'entretien et la sauvegarde des différents patrimoines. » « Il est plus pertinent, poursuit le conférencier, de proposer une terminologie adaptée à la réalité des villes algériennes au lieu d'avancer à deux vitesses », en expliquant que la première est celle de l'Europe, « puisque l'Algérie donne l'impression d'inspirer ses lois à partir du cas franàais, et la seconde est, selon lui, celle d'une conjoncture en détérioration qui donne l'impression que l'Algérie ne se dote pas des moyens nécessaires pour une application assidue et complète des lois importées ». Ainsi, dira-t-il encore, « au lieu de parler de renouvellement urbain, une notion qualifiée de fourre-tout même dans le cas des villes francisées, il faut évoquer la question de la valorisation des espaces urbains et architecturaux comme ceux dont dispose Oran. Cette valorisation des différents patrimoines, bâtis et naturels, anciens et neufs, induira forcément le recours à une gestion adaptée des espaces urbains et architecturaux à partir de leur état actuel », souligne-t-il.