L'intersyndicale de la santé de Béjaïa a annoncé au cours d'une conférence de presse le week-end dernier, une grève cyclique de deux jours par semaine et qui touchera toutes les structures de la santé publique de la wilaya à compter du 24 février et ce jusqu'à satisfaction d'une seule revendication « le départ du DSP ». Les services du ministère de la Santé qui, selon les syndicalistes, avaient déclaré irrecevable le préavis dans le fond et la forme, avaient saisi la justice mais la Chambre administrative de Béjaïa se prononcera incompétente dans le jugement de la légalité de la grève. Les trois principaux syndicats occupant le devant de la revendication, le SETS/WB, le Syndicat d'entreprise des travailleurs de la santé de la wilaya de Béjaïa et les deux syndicats autonomes, le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (Snmgsp) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), s'en étaient particulièrement pris à l'actuel directeur de la santé et de la population de la wilaya de Béjaïa l'accablant de « défaillances sur le plan relationnel et de responsable de l'inertie dans la gestion des structures ». Le diagnostic dressé par le docteur Derradj, président du bureau de wilaya du Snpssp, relève le paradoxe de l'embellie financière avec une vision « minimaliste » des besoins de santé. A commencer par « les ambitieux » projets en infrastructures et équipements, ficelés du temps de l'ancienne DSP, tels le complexe mère-enfant, le pavillon des urgences, les amphithéâtres (qui peuvent asseoir le lit et forcer à l'ouverture d'un CHU), l'extension des structures sanitaires de Kherrata et de Tazmalt, et qui ne seraient pas, reproche-t-on, accompagnés par l'actuelle DSP de « l'acharnement » nécessaire pour leur inscription dans les plans de développement de la wilaya. Sur le plan de l'équipement, M. Ziani, le S/G du SETS, dira inconcevable une restitution au trésor public de 60 millions de dinars sur le chapitre équipement, or que les insuffisances matérielles sont nombreuses, la preuve en serait toutes ces orientations de malades vers des structures en dehors des hôpitaux de Béjaïa… et un SAMU qui, ajoutera le docteur Khalef, président du bureau de wilaya du Snmgsp, est sujet à « un certain nombre de défaillances », entre autres : départ non renouvelé du personnel médical, maintenance du parc roulant négligée, lignes téléphoniques supprimées, sollicitation du SAMU de Tizi Ouzou pour évacuer des malades sur Alger … De nombreux rapports détaillant « cette léthargie », soulignent les conférenciers, sont transmis aux autorités locales, à la tutelle et à la chefferie du gouvernement depuis l'installation de l'intersyndicale. Lors de la visite du ministre de la Santé, en novembre dernier, ces doléances lui auraient également été exprimées par écrit et le docteur Khalef, qui a été reçu le 10 février au siège du ministère dans le cadre de l'élaboration du statut des personnels de la santé publique, aurait soufflé mot sur le « vœu du départ du DSP ».