Les deux fournisseurs d'accès à Internet semblent s'être ligués contre leur clientèle. Après s'être livrés à une surenchère qui n'aura pas toujours profité aux consommateurs, ni l'EEPAD, ni Algérie Télécom ne sont en mesure d'assurer un service minimum sans interruption, ni accrocs. C'est ainsi que le fournisseur privé, qui est lié au service public par une convention des prestations de service, aura engagé une opération promotionnelle qui aura séduit une grosse clientèle. En effet, grâce au bouquet « portable + abonnement réduit pendant 15 mois », l'EEPAD aura frappé un grand coup. Cependant, certains clients ayant souscrit à cette formule peinent, à quelques mois de la fin du contrat, à récupérer les logiciels originaux -en fait les licences d'utilisation- auprès de l'agence de Mostaganem. Ils sont au moins trois clients à vivre ce calvaire et ce depuis plus d'une année. Ayant effectué les démarches auprès de l'opérateur, ils n'auront que les sourires gênés des agents pour se consoler. A chaque fois c'est la même litanie : « il faut voir avec le siège central, seul habilité en la matière ». A la livraison de leur pack, le cédérom original auquel ils ont nécessairement droit aura été remplacé par une simple copie, ce qui met ces clients dans une situation illégale qu'ils ne peuvent davantage supporter. C'est apparemment au niveau du siège de l'entreprise que leurs doléances ne seraient pas prises en considération. Ce qui exaspère plus d'un. Par ailleurs, les tarifs très promotionnels pratiqués dans le cadre de l'opération Ousratic arrivent à forclusion et les abonnés ne savent toujours pas à quelle sauce ils seront assaisonnés. L'EEPAD sera bien dans l'obligation d'aligner les tarifs sur ceux de ses autres clients. Va-t-on procéder à un réajustement vers le haut ou vers le bas ? Car même en gardant un débit de 512 Kbs, le client qui bénéficiait de la promotion ne sera pas enclin à doubler sa facture. Un véritable dilemme pour ce fournisseur d'accès qui explique le désarroi grandissant chez toute sa clientèle. Déconnexion De son côté, l'opérateur public ne fait rien pour fidéliser ses clients. Des ruptures de réseaux intempestives et répétées, des chutes parfois dramatiques du signal et un service abonnement définitivement scotché sur des pratiques monopolistiques d'un autre âge font que cet opérateur est de plus en plus décrié par sa clientèle. C'est ainsi que l'abonné qui, par malheur, oublie de renouveler son contrat, se voit contraint de faire le pied de grue devant les différents bureaux. C'est un miracle s'il parvient à rétablir sa connexion au bout d'une semaine de démarches accablantes. Alors que chez l'unique concurrent, la connexion n'est jamais retirée à l'abonné qui oublie de payer. Nombreux sont les clients qui auront conservé la connexion à découvert, au-delà d'un mois. Ce qui ne risque pas de vous arriver chez l'opérateur public dont les agents font montre d'un zèle jamais égalé. En effet, si par malheur votre abonnement prend fin durant le week-end, ne vous attendez à aucune indulgence. Pour ceux dont l'ADSL est un outil de travail, ce seront au moins quatre jours sans connexion qu'il faudra supporter. Pourtant, le simple bon sens plaiderait pour le maintien de la connexion pour une courte période. Le temps que l'abonné régularise sa situation. Le plus révoltant dans ce cas de figure réside dans l'absence de toute considération pour le client qui n'aura même pas droit à un appel téléphonique l'informant de son imminent châtiment. Qu'en sera-t-il lorsque Algérie Télécom offrira un bouquet numérique à travers son câble ? Faudra-t-il s'attendre à une rupture du faisceau à minuit, sous prétexte que l'abonnement n'est plus valide le lendemain ? Comme quoi, il ne sert à rien de généraliser la fibre optique si par ailleurs la relation avec la clientèle continue d'être bercée par les humeurs du siècle des ténèbres.