Située en plein centre-ville, la vieille minoterie Scalli qui appartient au groupe Eriad s'est effondrée, hier vers 15h10, ensevelissant sous les décombres un travailleur qui était en train d'effectuer des travaux de réfection. Au moment de la catastrophe, il était en compagnie d'un collègue qui aura été secouru in extremis par les éléments de la Protection civile accourus rapidement sur les lieux du sinistre. Après un difficile bouclage de la rue, les sapeurs-pompiers auront recours à une caméra à infrarouge pour repérer le corps de la victime qui ne donnait aucun signe de vie. Ce n'est qu'après 4 heures d'efforts soutenus, qu'ils finiront par s'approcher du malheureux qui gisait sous un amas de briques, de pierres et de planches. A l'heure où nous mettons sous presse, son corps apparemment toujours en vie n'était pas encore dégagé. Les sauveteurs avançaient difficilement sous les décombres qui risquaient à tout instant de s'écrouler sur eux. Par ailleurs, deux passants auront été légèrement blessés lors de l'effondrement d'une partie de la façade. Cette bâtisse datant du XIXe siècle appartenait à un minotier qui y entreposait de la marchandise en provenance de la semoulerie attenante, construite bien plus tard dans cette zone industrielle balbutiante. Si bien qu'avec l'expansion de la ville, cette imposante unité agro-industrielle finira par se laisser absorber par le tissu urbain. L'ensemble de la structure sera nationalisé au profit de l'ex-SN Sempac qui transformera l'ancienne bâtisse en siège de la GSE, avec une cantine et un magasin d'approvisionnement au rez-de-chaussée, destinés aux travailleurs. L'immeuble de trois niveaux qui menaçait ruine depuis plus d'une vingtaine d'années aurait été signalé à plusieurs reprises, mais la situation à l'intérieur de l'entreprise publique Eriad Tiaret dont dépend la filiale de Mostaganem – préoccupée par une douloureuse restructuration interne et hantée par une privatisation sans cesse différée – n'était plus une priorité pour les responsables qui se sont relayés à la tête de la filiale. D'où une lente déliquescence de toutes les structures héritées de la période coloniale, dont certaines ont plus d'un siècle d'existence. Construite avec des matériaux hétéroclites, avec des plafonds porteurs en simple bois de coffrage, la bâtisse ne tenait que par miracle. La façade qui donne sur l'une des principales artères de la ville, est totalement fissurée. Ce qui nécessite une rapide destruction de l'ensemble de l'immeuble.