La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) vient d'attribuer à la société française SMP Technologies Taser un marché pour l'acquisition de 1000 pistolets électriques, en sus de 30 000 cartouches, dont 10 000 à usage d'entraînement. Evalué à un peu plus de 2 millions d'euros, ce marché permettra aux éléments de la police nationale de se doter d'une arme dissuasive qui a fait ses preuves dans le monde, notamment aux Etats-Unis, en France et au Canada. Avec cette acquisition, la DGSN se met à l'heure des techniques de pointe pour combattre le phénomène tentaculaire du grand banditisme qui a pris de l'ampleur ces dernières années tout en évitant au maximum les « erreurs » qui peuvent survenir lors des interpellations, puisque le Taser permet au policier de ne pas recourir à son arme à feu et de garder ses distances avec le malfaiteur, évitant ainsi le contact à haut risque. Souvent appelés Taser, du nom du principal fabricant, les pistolets électriques sont des armes non létales, permettant de maîtriser une personne dangereuse avec un faible risque de provoquer sa mort, tout en évitant à son utilisateur de trop s'en approcher. D'une portée maximale de 11 m, cette arme à impulsion électrique, utilisée actuellement dans 65 pays dans le monde, libère au contact de sa cible une onde de 2 milliamères, suffisante pour bloquer le système nerveux en engendrant une paralysie momentanée du suspect. Cela étant, bien que des études scientifiques, réalisées en France et en Grande-Bretagne, ont démontré que l'usage du Taser n'a entraîné la mort d'aucune personne, Amnesty International (AI) évoque, pour sa part, des cas de décès signalés aux Etats-Unis, mettant l'accent, à cet effet, sur les conséquences de l'utilisation de cette arme, à savoir des risques de fibrillation ventriculaire, aggravation de l'arythmie cardiaque et la tétanie atteignant les muscles thoraciques. Emettant comme toujours des réserves en matière d'armes, Me Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue des droits de l'homme (LADH), estime, quant à lui, que « certaines armes font mal au même titre que les armes à feu ». Selon lui, « il faut dispenser une formation très avancée aux policiers et procéder à des études par des spécialistes pour étudier les effets néfastes du matériel sur le corps humain ». Outre cela, le président de la LADH souhaite que ces armes soient « utilisées dans le cadre du respect du corps humain et de la vie humaine ». A noter enfin que le Taser X26 a déjà été expérimenté par la police algérienne au cours des derniers mois de l'année 2006 et son efficacité a justement incité la DGSN à passer une commande de 1000 pistolets auprès de la SMP Technologies Taser.