Le prix du sachet de lait pasteurisé produit localement risque de connaître une augmentation. C'est du moins ce que réclament les producteurs et transformateurs de lait représentés par la fédération agroalimentaire affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Contacté hier, son président, M. Ziani, a annoncé qu'un rassemblement de l'ensemble des producteurs de lait des régions Est, Ouest, Centre et Sud est prévu lundi à la zone industrielle de Oued Smar (Alger) pour « discuter du sort de la filière et prendre une décision par rapport aux derniers développements qu'a connus le secteur ». Le président de la confédération n'exclura pas, à cet effet, le recours à une grève générale des producteurs, si les préoccupations des professionnels du secteur ne sont pas prises en charge par les pouvoirs publics. M. Ziani fait rappeler à ce propos que les services du chef du gouvernement ont été officiellement saisis, le 14 février dernier, pour sensibiliser les responsables sur la crise dramatique qui risque de survenir suite à la fermeture des unités de production de lait. En effet, ajoute le même responsable, « la hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international, à l'origine de la déstabilisation de la production nationale, conduira inéluctablement à la fermeture de plusieurs unités de production ». Selon lui, ces dernières ont décidé de réduire leurs productions et puisent actuellement dans les stocks, sans pouvoir les renouveler avec de nouveaux approvisionnements. Le secteur public lui non plus n'a pu échapper à cette crise, à l'exemple du groupe Giplait qui, selon M. Ziani, « ne dispose que d'un stock de 3 à 4 semaines ». Depuis 2001, les prix de la poudre de lait sur le marché international ont atteint un taux d'augmentation de 118% et la hausse a été beaucoup plus ressentie durant ces trois dernières années, puisque la flambée des prix a enregistré un niveau de 60%, affirme M. Ziani. Le prix de la poudre de lait sur le marché international est passé ainsi « de 1100 dollars la tonne à 2900 dollars, alors que le prix administré dépassé du sachet d'un litre est toujours maintenu à 25 dinars », ajoute encore notre interlocuteur. La perte supportée par les producteurs est estimée à 13 DA le litre, soit près de 650 000 DA pour une production journalière moyenne de 50 000 litres. C'est la raison pour laquelle les producteurs de lait, dont 65% sont issus du secteur privé, demandent aujourd'hui un réajustement et une révision à la hausse du prix administré. Ils estiment que le prix réel devrait être fixé à 38 dinars le litre. Dans une récente déclaration, le ministère du Commerce a tenu à rassurer que le prix du lait en sachet est réglementé à 25 DA au niveau de la vente au détail et il n'est pas question qu'il soit augmenté. En Algérie, le besoin national de la consommation de lait est estimé à quelque 3 milliards de litres par an.