Le prix du sachet de lait subventionné « ne sera pas changé jusqu'à nouvel ordre », en attendant que le gouvernement se penche sur la question, a réaffirmé, hier, une source du ministère du Commerce à l'APS. La même source a précisé que « le prochain conseil de gouvernement abordera la question de la hausse des prix de la poudre de lait » sur les marchés internationaux qui a affecté la production laitière nationale et devrait décider de la nature des aides à accorder aux producteurs. Les pouvoirs publics ont maintes fois refusé la libéralisation du prix de base du sachet de lait, fixé administrativement à 25 dinars (0,23 euro) depuis l'année 2000, en tant que denrée classée dans la catégorie des produits de toute première nécessité avec le pain. En attendant, la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), a décidé de réunir demain les producteurs et transformateurs de lait au niveau national pour décider du devenir de la filière, « menacée de faillite » après la flambée des cours mondiaux de poudre de lait. Dans un communiqué diffusé début février, la fédération avait mis en garde contre le risque d'« asphyxie de la filière lait », et a demandé aux autorités de mettre en place rapidement une « stratégie de relance de l'activité ». Le président de la fédération, Abdelouahab Ziani, a même menacé d'engager un bras de fer, y compris en recourant à la grève, pour répondre au « silence des pouvoirs publics ». A la suite de la hausse des prix de la poudre de lait de 118%, passant de 1100 dollars à 2900 dollars la tonne, les producteurs accuseraient des pertes pouvant aller jusqu'à 13 DA par litre et chaque producteur et transformateur estime ses pertes à 650 000 dinars par jour pour une production moyenne de 50 000 litres. Selon M. Ziani, depuis l'augmentation des prix au niveau international, les producteurs nationaux de lait « puisent dans leurs stocks sans pouvoir remplacer par de nouveaux achats les quantités utilisées ». Maintenant, affirme-t-il, les stocks « arrivent à épuisement et sont estimés à quelque dix jours de production pour certains ». Le patron de la fédération agroalimentaire a expliqué, en outre, que la production du secteur privé représentait 65% de la production nationale estimée à près de deux milliards de litres avec un déficit d'environ un milliard de litres, compensé par les importations.