Trente-six propriétaires de terrain du quartier Beauséjour sis à Raïs Hamidou réclament justice. Dernièrement, ils ont fait l'objet d'une notification d'expulsion de leur lopin de terre qu'ils ont acquis en bonne et due forme en 1991 auprès de Abbas Mohamed Larbi. Les pétitionnaires, qui se sont constitués en association Wiâm, brandissent avec force argument les documents attestant l'acte notarié sur un droit de propriété d'une superficie de 3 ha situé aux Horizons bleus. « Depuis, nous butons sur les services d'une administration (APC et Duch) qui nous tournent le dos (...). Plus, ils font preuve de manœuvres dilatoires, sous prétexte que le terrain en question est l'objet d'un litige, au moment où une villa a été érigée sans permis de construire », nous dit le président de l'association du lotissement Beauséjour, Mohamed Cherchar. Et de poursuivre : « Cela fait 17 ans que nous guerroyons pour faire valoir notre droit légitime, sans succès. » Les propriétaires ne saisissent pas les raisons qui poussent l'APC de Raïs Hamidou à « leur refuser la délivrance du fameux permis de construire, alors qu'ils sont bel et bien en possession d'un acte de propriété enregistré et publié à la Conservation de Bab Azzoun ». Cette dernière, à leur grand dam, annule leur acte de propriété, sans qu'« il y ait décision de justice de la chambre administrative, seule habilitée à se prononcer », estiment les plaignants qui, par ailleurs, mettent en avant le jugement de la Cour suprême du 14 février qui vient d'être rendu, infirmant la décision de justice — en leur défaveur — du tribunal de Bab El Oued en date du 16 février 1994. Dès lors, les pétitionnaires, lésés pendant des années dans leurs droits, obtiendront-ils gain de cause ou continueront-ils à faire les frais d'intrigues d'une administration dont la conduite est « jugée scélérate » à leur égard, disent-ils révoltés.