Le commun des vivants aura constaté au détour d'une virée dans les principaux marchés publics de fruits et légumes de la wilaya, que les prix pratiqués ici et là sont quasiment hors de portée des bourses faibles et moyennes. Un véritable supplice pour les pères et mères de familles qui n'arrivent plus à s'en sortir face à la « sacrée » pomme de terre qui, à 50 ou 55 DA le kilo, continue de trôner majestueusement sur les étals, quoique la flambée de ce tubercule sévit à l'échelle nationale, le piment et le poivron à 100 DA, la salade verte à 45 et 50 DA, les navets et la carotte à 40 DA et tutti quanti. Du coté des fruits, c'est la grisaille avec un grand G, dès lors que les belles oranges Thomson sont cédées à pas moins de 100 DA, voire 120 DA, les pommes entre 140 et 180 DA, c'est selon leur calibre et leur qualité, et les bananes entre 100 et 120 DA. Quant aux succulentes fraises qui font leur première incursion, elles sont inabordables à 320 – 350 DA/le kilo. Avec cette énième injustifiable envolée de la mercuriale, les mandataires, les multiples intermédiaires et la chaîne des producteurs et fournisseurs agricoles sont, on ne peut plus confortés dans cette surenchère démentielle qui consiste à imposer leur diktat sur les prix au détriment de la logique même de l'offre et de la demande. Car, et c'est justement là le hic, la disponibilité incommensurable et l'abondance des denrées au marché de gros de Chelghoum Laïd, véritable baromètre au niveau régional, prouvent que l'argument souvent brandi par les sempiternels barons des fruits et légumes mettant en avant la pénurie de marchandises et les carences d'approvisionnement, est cousu de fil blanc.