Alors que la majorité des enseignants est en exercice depuis plus de vingt ans, leur tutelle vient de les rappeler pour une « formation » pour l'obtention d'une licence comme cela est recommandé par le ministre de l'Education. Les enseignants ayant répondu présent pour ladite formation se disent sceptiques quant à la poursuite de leurs études qui se déroulent dans des conditions qu'ils jugent « insupportables ». « Nous faisons plus de 120 km tous les lundis et jeudis pour nous rendre à l'Université de la formation continue (UFC) et ce après avoir travaillé jusqu'à midi dans nos établissements respectifs », se plaint un groupe d'enseignants venus de la région de Tazmalt. « Nous avons des emplois du temps très chargés alors que la note ministérielle recommande l'allégement de la charge de travail et l'aménagement des emplois du temps pour les enseignants concernés par la formation, et puis allons-nous maintenant travailler pour nous ou pour nos élèves ? », fait remarquer un enseignant. Le contenu des enseignements n'est pas, du reste, épargné par les critiques : « A quoi servira notre stage dans les ITE et la formation continue avec nos inspecteurs, puisque nous sommes en train de revoir pratiquement le même programme maintenant ? Nous revoyons même ce que nous faisons avec nos élèves », dit encore un enseignant de français. Pour ces enseignants, la réponse du directeur de l'UFC selon laquelle « l'UFC se charge seulement de dispenser des cours », n'est pas convaincante. Les cheveux grisonnants, bon nombre d'entre ces enseignants se voient contraints de suivre une formation de quatre ans pour une hypothétique licence qu'ils considèrent « qu'elle ne servira peut-être pas à grand-chose », parce que attendant leur départ à la retraite. Certains ont déjà pris la décision de ne plus poursuivre la formation, d'autres disent attendre pour mieux voir. « Pourquoi une telle programmation de cette formation alors que les examens devraient intervenir en mars après seulement un petit mois d'études et que pour certains, les formateurs sont aux abonnés absents ? » s'interroge-t-on.