Des enseignants contractuels de la langue amazighe, dans la wilaya de Bouira, comptent investir la rue pour rappeler au ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, les engagements qu'il n'a pas tenus. Ces enseignants, dont la majorité est en exercice depuis 2003, annoncent un rassemblement devant le siège du Premier ministère pour faire entendre leur revendication. «Nous avons décidé, en commun accord avec tous les acteurs ayant accompagné notre noble revendication somme toute légitime […] d'observer un sit-in dans les prochains jours devant le siège du Premier ministère, dans l'espoir de rencontrer M. Ahmed Ouyahia, seul à même d'activer et de satisfaire notre revendication d'intégration et de régularisation de notre situation qui traîne depuis 2000 pour quelques-uns», notent ces enseignants dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. «Il a en personne accompagné notre revendication, à laquelle il s'était investi personnellement en donnant des engagements aux délégués du mouvement citoyen en 2004 quant à la promotion de tamazight en tant que langue et civilisation de notre cher pays», ajoutent les enseignants contractuels dans le même document. Il est ainsi rappelé à Boubekeur Benbouzid «les engagements tenus lors d'une réunion au niveau de l'Assemblée populaire nationale le 12 novembre 2007». En quoi consiste l'engagement du ministre de l'Education à l'adresse des enseignants contractuels de tamazight ? Le ministre de l'Education avait décidé d'intégrer cette catégorie après avoir bénéficié d'une formation de trois années au niveau de l'Institut technologique de Ben Aknoun. Une formation qui devrait être sanctionnée par un diplôme de licence en langue et civilisation amazighes. Trois ans plus tard, les choses n'ont pas évolué d'un iota. Les promesses de Benbouzid n'ont pas été concrétisées. «Nous rappelons aux responsables où qu'ils soient que notre revendication est des plus légitimes car, d'abord notre statut d'enseignant et notre ancienneté nous ont largement aidés à mieux maîtriser cette langue et son enseignement, ensuite, le nombre de places disponibles est très important à telle enseigne que, même en engageant des recrutements massifs, l'enseignement de tamazight pour arriver à sa généralisation, ne serait-ce que dans le moyen et le lycée au niveau des trois wilayas que sont Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou, ne pourra pas s'en passer de nos services», soulignent les 35 enseignants signataires de la déclaration. A. Y.