Les plages, les rivières et les dunes, pour ce qui est du sable qu'elles renferment, sont désormais à l'abri d'actes de pillage. Le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH), gros consommateur de sable, est tenu d'utiliser du sable concassé. C'est dans ce sens qu'une instruction interministérielle a été signée hier au ministère de l'Habitat. Le document, signé par les ministres de l'Habitat, des Travaux publics et des Ressources en eau, respectivement Mohamed Nadir Hamimid, Amar Ghoul et Abdelmalek Sellal, vient couronner une dizaine d'années de recherches entreprises par la commission technique permanente de contrôle des constructions (CTP). L'application de cette mesure est fixée au 4 septembre 2007. Une date qui coïncide avec le délai contenu dans l'article 14 de la loi sur l'eau, qui interdit l'extraction de sable de rivières. Pour les experts, le sable concassé est le matériau de substitution parfaitement adapté aux critères. « Nous avons consacré une dizaine d'années à la recherche. Des organismes de contrôle, des centres de recherche, des institutions universitaires et des organismes de normalisation se sont attelés durant cette période pour aboutir à un résultat. Autrement dit, l'avenir, c'est le sable concassé, en tenant compte bien sûr des spécifications techniques », a indiqué Saléha Aït Mesbah, directrice du développement de la construction et présidente du CTP. Outre les retombées positives sur le développement durable, le recours au sable concassé suppose aussi développement local et création d'emplois. Quant aux coûts, le ministre de l'Habitat se veut rassurant : « Le sable concassé ne coûtera pas plus cher que le sable mis en vente actuellement. » Pour les pouvoirs publics, ce matériau ne risque pas aussi de subir des tensions, « le millier de carrières actuellement en activité est largement suffisant pour subvenir aux besoins nationaux », a souligné Mme Aït Mesbah. La 26e session du CTP, ouverte, pour la première fois depuis sa création en 1986, par les trois ministres concernés, a eu à débattre aussi d'un projet de dispositions techniques réglementaires (DAT) sur les canalisations en plastique pour l'alimentation domestique en eau potable.