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Des circulaires déphasées
La bureaucratie touche même les morts
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2007

Si par malheur un accident mortel se produit dans une commune qui se trouve en dehors du territoire de résidence des victimes, la famille du ou des défunts sera soumise à un véritable parcours du combattant lorsqu'il s'agit de récupérer les dépouilles.
C'est ce qui est récemment arrivé à la famille Yaya de Tizi Ouzou qui a perdu dans un accident de la circulation au lieu-dit Chaoufa dans la commune de Mekla son fils Samir décédé avec sa femme. Les deux corps se sont retrouvés à la morgue de l'hôpital proche de Azazga, ce qui a fait que les parents choqués par cette double perte d'êtres qui leur sont chers ont galéré d'administration en administration. C'est ainsi qu'il fallait d'abord se rendre à Fréha à mi-distance entre le lieu de l'accident et l'hôpital pour récupérer le constat de l'accident et celui du décès auprès de la brigade de la gendarmerie locale où les formalités ont été assouplies. Idem au tribunal de Azazga où le procureur a délivré avec célérité le certificat autorisant la police à la mise en bière. Au commissariat de Azazga, les policiers en charge du dossier ont fait montre d'une grande disponibilité à exécuter cette mise en bière mais il leur fallait deux documents importants à leurs yeux : l'acte de décès et l'autorisation de transport des corps de Azazga à Tizi Ouzou. A l'APC de Azazga, la famille des défunts se voyait gentiment orientée vers celle de Mekla du fait que l'accident a eu lieu dans le territoire de cette dernière commune. A Mekla, la disponibilité du préposé au service de l'état civil a lui aussi fait montre d'une grande disponibilité en délivrant rapidement le document. Reste donc le « titre » de transfert des corps. Pensant arriver au bout de leurs peines, les parents se sont rendus au siège de la daïra de Azazga pour obtenir le fameux sésame, mais là ils se verront poliment orientés vers le siège de la wilaya, seule autorité habilitée à délivrer le fameux document dès lors que la destination des cercueils était hors du territoire de la daïra conformément à une circulaire qui date de 1975 obligeant les services de la DRAG à être les seuls rédacteurs du document exigeant aussi le permis d'inhumer des services communaux de la localité où les défunts devaient être mis en terre. Contraignant ainsi cette famille à se scinder en deux groupes, le premier resté à Azazga et le second se rendant à Tizi Ouzou dans un premier temps à l'APC puis à la wilaya pour les deux formalités (permis d'inhumer et de transport), et ce, avec la bienveillance des services de police à accepter l'envoi par télécopie (fax) des deux documents en attendant les originaux. En fait, tous les agents ayant agi dans cette « opération » ont fait preuve de beaucoup de compréhension, de compassion, voire d'humanisme salués par la famille Yaya mais se sont retrouvés les mains liées devant cette obligation administrative que les parents des défunts tiennent à dénoncer pour que d'autres familles ne vivent pas le même calvaire qu'eux.

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