Une véritable « escroquerie » est en train de rendre la vie dure à pas moins de 45 réservataires. Des chefs de famille se retrouvent, après avoir déboursé des centaines de millions de centimes, sous le coup d'une vente aux enchères de leurs biens. Le véritable instigateur, qui a contracté un prêt de 4,8 milliards de centimes, demeure, quant à lui, introuvable. Lors de la conférence de presse animée hier à la maison de la presse Tahar Djaout, les responsables de la promotion immobilière Daouya à Dély Ibrahim ont accusé ouvertement le responsable de la société Sectal et ceux de la Cnep de vouloir mettre leurs biens en vente aux enchères. « Nous tenons, à travers les colonnes de la presse nationale, à dénoncer cette opération de spoliation de biens privés. C'est un déni de justice que nous dénonçons énergiquement », ont déclaré les intervenants. Les membres réservataires ont souscrit individuellement un contrat notarié avec le promoteur Sectal pour l'acquisition d'habitations qui devaient être livrées en août 1994, moyennant des paiements échelonnés sur cinq ans. Plusieurs habitations ont été hypothéquées suite à des prêts contractés auprès de la Cnep avec un taux d'intérêt allant jusqu'à 24%. Ces personnes avouent qu'elles sont en train de rembourser la Cnep. Les conférenciers ajoutent qu'ils se sont acquittés de leurs obligations conformément aux termes des contrats signés avec Sectal, mais que ce dernier n'a pas respecté les clauses du contrat de réservation, puisque l'entreprise a abandonné le chantier tout en empochant des sommes d'argent faramineuses. Le responsable de Sectal a par la suite, ajoutent les victimes, contracté, le 24 avril 1996, un prêt sous le numéro 7400010G auprès de la Cnep Banque d'un montant de 4,8 milliards de centimes. « Ce prêt devait servir à financer les travaux du chantier. Malheureusement, cet argent a été utilisé pour l'acquisition d'un autre terrain mitoyen de la première promotion. La Cnep Banque n'a jamais diligenté une commission d'enquête ni envoyé un émissaire afin de s'enquérir de l'évolution du chantier. Ce responsable a acheté un autre terrain mitoyen du nôtre, alors que la Cnep s'est assurée d'avoir réservé 10 villas pour ses épargnants. De quels épargnants s'agit-il, alors que ce même organisme est en train de nous spolier, nous qui avons cotisé depuis plus de 25 ans ? » Le taux d'intérêts de ce prêt a été fixé à 18%, avec un délai de remboursement fixé à 30 mois, comme indiqué dans le contrat. Tous ces contrats ont été gardés secrets, ajoutent les conférenciers qui précisent que la Cnep ne s'est manifestée que lorsqu'ils ont obtenu gain de cause, après la fuite du responsable de Sectal. Un expert a été désigné par le tribunal de Sidi M'hamed pour évaluer les villas qui seront proposées à la vente aux enchères. Les coopérateurs ont par la suite pris attache avec la direction de la Cnep Banque, lui expliquant qu'on ne peut hypothéquer deux fois le même bien, que les réservataires titulaires d'un carnet Cnep continuent de rembourser et que le promoteur a acquis un terrain mitoyen à la promotion immobilière pour une extension. « Ce terrain peut même couvrir et le prêt et les intérêts, mais la Cnep a refusé cette proposition », ajoutent-ils. Les conférenciers ont déposé une motion pour l'annulation de la vente aux enchères fixée pour le 10 mars prochain. « La décision de justice sera connue le 4 mars et nous avons entière confiance en notre justice », témoignent nos vis-à-vis qui ajoutent que des PDG d'institutions publiques ont visité le chantier et comptent acquérir des villas. « C'est un coup monté de toute pièce entre la Cnep et le promoteur. Le promoteur Sectal change d'avocat à chaque audience afin de gagner du temps et arriver à la vente aux enchères. » Les conférenciers invitent les éventuels acquéreurs à ne pas prendre de risque et le PDG de la Cnep à revenir sur sa décision.