La pénurie de l'huile alimentaire que connaît le marché national ces derniers semaines est essentiellement le fait des pratiques spéculatives auxquelles se livrent certains commerçants et grossistes à l'occasion de Ramadhan. C'est en effet ce qu'a expliqué hier le patron du groupe Cevital, Issaâd Rebrab, lors d'une conférence de presse animée au siège de son entreprise à Alger. Les besoins de la consommation domestique d'huiles de table, a-t-il signifié, « sont estimés à 400 000 tonnes par an, alors que les capacités de production du groupe Cevital s'élèvent à 550 000 tonnes par an ». Ce faisant, a-t-il soutenu, « même s'il y a effectivement un pic de consommation durant le Ramadhan, les pénuries d'huiles de table sont dues essentiellement à la spéculation et aux rumeurs faisant état de problèmes d'approvisionnement du marché, ce qui a entraîné un excès de la demande des consommateurs ». « Quand on nous a fait part de pénurie d'huiles de table à l'est du pays, soulignera le patron de Cevital, nous avons donné instruction pour augmenter l'offre afin de satisfaire les besoins des consommateurs de cette région. » Toutefois, a-t-il lancé, « nous avons constaté par la suite qu'une partie de notre production est passée en Tunisie par Tébessa, et le même phénomène a dû se produire au sud du pays où les approvisionnements en huiles alimentaires ont été supérieurs aux besoins de la région ». S'agissant de la région d'Alger, affirmera M. Rebrab, « les camions des distributeurs de Cevital ont été interdits d'accès en raison des Jeux arabes, ce qui a créé des perturbations pour l'approvisionnement de la capitale en huiles de table ces quelques dernières semaines ». « Ce n'est qu'à partir d'hier, a-t-il précisé, que nos distributeurs sont de nouveau autorisés à accéder à Alger. » Dans cet ordre d'idée, a-t-il tenu à rassurer, « dès ce samedi (hier, ndlr), il y aura désormais 100 camions de type semi-remorques qui chargeront au complexe de Béjaïa à raison de 21 000 à 22 000 litres d'huiles de table par jour ». Evoquant au demeurant la grève des travailleurs de l'unité d'eau minérale Lalla Khedidja, le patron de Cevital signifiera en substance que « cette action n'a aucune raison d'être ».