La presse anglo-saxonne a fait état, ces derniers temps, de la volonté de la Nationale mobile télécommunications, le deuxième plus grand opérateur koweïtien de téléphonie mobile, de vendre ses actions après avoir été approché par plusieurs prétendants. Le fonds d'investissement koweïtien « Kowait Projects » (Koweit Projects Company-(KIPCO) qui détient environ 18 milliards de dollars devrait étudier les offres qui lui auraient été faites dans les approches pour céder 51% des parts. La Nationale mobile télécommunications (Wataniya Telecom Koweït), plus connue sous le nom d'El Wataniya, aurait une valeur marchande de 4,9 milliards de dollars. Elle dispose de 4 millions de clients au Koweït, en Arabie Saoudite, en Irak, en Tunisie, en Algérie et aux Maldives. En 2006, ses bénéfices ont augmenté de 39% à 252 millions de dollars. Même si plusieurs groupes sont en compétition, seule la compagnie Emirates Télécommunications (Etisalat) a annoncé publiquement qu'elle est un acheteur potentiel par la voix de son PDG. Si pour la compagnie émiratie, le rachat d'une part des actifs d'El Wataniya, par conséquent de sa filiale algérienne Nedjma, ne pose pas problème, le scénario du rachat d'El Wataniya par Orascom créerait une situation nouvelle sur le marché. Si la filiale algérienne d'El Wataniya qui est Nedjma passe sous la coupe d'Orascom, cette dernière compagnie occuperait une position dominante sur le marché qui ne serait pas sans conséquence sur le consommateur à l'avenir. Déjà avant l'entrée d'El Wataniya sur le marché algérien, plusieurs observateurs avaient même suspecté des ententes illicites entre Djezzy et Mobilis sur les prix des produits et la tarification. Il est vrai que sans un troisième opérateur, le marché est fermé pratiquement. Selon un cadre de l'Autorité de régulation des télécoms (ARPT) qui a requis l'anonymat, « il est prématuré de se prononcer vu que l'information donnée par un quotidien n'est pas officielle » (le fait qu'Orascom ait déjà acheté El Wataniya). « On a appris l'information comme vous par la radio et sur un journal, mais toujours est-il qu'il faut confirmer et vérifier l'information », a-t-il indiqué. « Ce qui est sûr, c'est que dans notre pays, il y a une réglementation, on ne change pas d'actionnaires comme bon vous semble », a indiqué le cadre de l'ARPT qui a confirmé qu'« il ne peut y avoir de concurrence sans troisième opérateur. Il est clair que l'intention recherchée par Orascom dans le rachat des parts d'El Wataniya est la domination du marché algérien, une situation qui nous ramènerait en arrière malgré la présence de Mobilis, la filiale d'Algérie Télécom ». Nedjma, la filiale algérienne de Wataniya, revendique trois millions d'abonnés alors que Djezzy, la filiale d'Orascom en revendique 10 millions et la filiale Mobilis de l'opérateur historique Algérie Télecom 7 millions d'abonnés.