Le Syndicat national autonome du secteur public et parapublic (Snapap ) a mobilisé encore une fois ses cadres locaux pour dénoncer le statut de la Fonction publique en vigueur depuis quelques mois. Après la dernière halte à Boumerdès, c'est au tour d'Alger, précisément au siège du syndicat, d'accueillir la contestation. Le mot d'ordre, scandé par les responsables de plus de 30 wilayas, reste constant : « Amener les pouvoirs publics à reconsidérer le statut. » « Nous avons toutes les raisons du monde de craindre le statut de la Fonction publique. C'est la raison pour laquelle nous menons une campagne de sensibilisation contre les dessous de ce texte », a déclaré Rachid Malaoui, président du Snapap. La campagne doit toucher l'ensemble du territoire national et pour ce faire, un prospectus, tiré à 50 000 exemplaires, a été élaboré par le syndicat. Dans un style simple et pédagogique, le Snapap cite une batterie d'articles qui démontrent « clairement » la précarité qui plane désormais sur les fonctionnaires. « L'élargissement de la précarité à travers la généralisation de la contractualisation de la relation de travail, cela concerne en premier lieu les travailleurs occupant des emplois classés comme étant des activités d'entretien, de maintenance et de service (art.19), et les autres grades à travers les articles 20 et 21 », lit-on en préambule du dépliant. Le Snapap s'élève aussi contre l'article 86 qui stipule, dit-il, la possibilité de licencier sans préavis ou indemnité. Les lectures font paraître également l'intention des pouvoirs publics de faire de l'UGTA le seul syndical au niveau du conseil supérieur de la Fonction publique. « En clair, la volonté d'entraver l'activité syndicale libre est on ne peut plus consacrée dans le statut », a clamé M. Sadou, secrétaire national chargé des libertés au Snapap. Le sit-in s'est tenu mercredi dernier de 11h à 12h30 devant le local « spolié » du Snapap. Ce local occupé à titre locatif (OPGI), selon Aït Djilani, responsable de la communication, a été fermé sur ordre des autorités judiciaires d'El Harrach. « Nous ignorons les causes qui ont amené la justice à fermer notre local. Nous avons été d'autant plus surpris lorsque nous avons constaté que le bien du Snapap a fait l'objet de changement de serrures et mis à la disposition d'un groupe d'étrangers au syndicat », souligne le syndicaliste.