Le recours à la grève et à d'autres actions, nous explique le secrétaire général du Snpssp, était prévisible. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a annoncé officiellement, hier, lors d'un point de presse, la tenue, à partir du 28 de ce mois, d'une grève illimitée et ce, jusqu'à satisfaction des revendications. Ce n'est pas tout, ce même syndicat menace d'une démission collective de toute sa corporation si jamais la tutelle ne réagit pas. «Nous avons pris comme ultime décision: la démission collective de tous les spécialistes», a déclaré sur un ton très ferme, M.Yousfi. Le recours à la grève et à d'autres actions, nous explique le secrétaire général du Snpssp, était prévisible dans la mesure où les décideurs, à savoir les responsables du ministère de tutelle n'ont pas respecté l'accord de principe conclu avec ce syndicat en mai dernier. Cet accord prévoit entre autres la réhabilitation du statut des médecins spécialistes de la santé publique dans le cadre du statut national de la Fonction publique, l'application du décret sur le statut des établissements de la santé publique ainsi que l'installation des comités médicaux. «Il a été prévu une application réelle de cet accord avant le 30 juin, mais aucune concrétisation sur le terrain», explique M.Yousfi en ajoutant que «les pouvoirs publics ont joué à la politique de la temporisation, sans plus». Evoquant le sujet de la réforme du secteur de la santé, le SG estime que le comité installé ne représente pas toutes les corporations du secteur. «On doit associer tous les acteurs sociaux afin de réussir une réforme.» Quant à la réunion de la bipartite, le secrétaire continue à la qualifier de non-événement. Il argumente ses propos en expliquant que l'Ugta ne représente qu'elle-même. «Ni le corps universitaire ni le corps médical ne sont représentés au sein de l'Ugta» d'une part. D'autre part les préoccupations des syndicats autonomes n'ont pas été à l'ordre du jour de cette réunion. Le SG n'est pas resté, également, indifférent quant aux propos «graves» du ministre du Travail, M.Louh, qui a déclaré ouvertement que les syndicats autonomes sont illégitimes. «Ce sont de graves accusations» se révolte M.Yousfi. Il a ajouté, par ailleurs, que le pluralisme syndical ne pourra pas exister si ces syndicats (autonomes) ne sont pas respectés et associés à toutes les décisions. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a, également, tenu une réunion dont il a évalué les résultats de la bipartite. A l'issue de cette réunion le Snapap a décidé de renvoyer la décision de prise de position à la base. Il dénonce, par ailleurs, la politique «de replâtrage sectoriel et de division» adoptée par le pouvoir et qui consiste en «l'exclusion des autres secteurs d'activité de l'augmentation des salaires». Il appelle, à cet effet, tous les syndicats autonomes à plus de mobilisation et les invite, à l'occasion, pour consultation au niveau de son siège. Ce syndicat estime, par ailleurs, que l'Ugta ne fait que protéger ses intérêts. «Après analyses, nous sommes arrivés à une conclusion: le syndicat se préoccupe plus de la réforme des caisses de sécurité sociale, source de ses revenus», explique-t-on dans un communiqué adressé à notre rédaction. Enfin, le syndicat autonome appelle à la création d'un comité national de défense de ce secteur et l'organisation d'une rencontre regroupant syndicats, associations et partis politiques pour l'évaluation de la situation socio-économique du pays.