Le Secrétaire général du Front Polisario se trouve depuis mercredi aux Etats-Unis, et plus précisément au siège des Nations unies à New York où il a rencontré le secrétaire général de cette organisation et le président en exercice du Conseil de sécurité. Avec le premier, qui vient d'accéder, il y a trois mois, à ce poste après son élection, Mohamed Abdelaziz a eu quarante-cinq minutes d'entretien. Ce qui constitue une bonne prise de contact, M. Ban Ki moon devant prendre connaissance de ce dossier que lui a légué son prédécesseur. On apprend à cet égard que le président Abdelaziz a « abordé avec profondeur l'histoire, le moment actuel et les perspectives du processus de paix au Sahara-Occidental », en soulignant toujours l'attachement du peuple sahraoui et du Front Polisario à la solution déjà élaborée par les Nations unies et dont la dernière élaboration, en 2003, a été faite par l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker. La délégation sahraouie a fait valoir que toute autre approche ou toute autre proposition de solution contraire aux principes d'autodétermination est d'emblée rejetée par le peuple sahraoui. Elle ne peut, en aucune manière, être prise en considération par les Nations unies, en remplacement des cadres et solutions déjà entérinés par la communauté internationale pour une question de décolonisation que constitue encore le problème du Sahara-Occidental. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pris en considération la position du Front Polisario et a promis d'en informer le Conseil de sécurité au mois d'avril, lorsqu'il lui présentera son prochain rapport sur la situation au Sahara-Occidental. La présentation de ce rapport est attendue pour le 20 avril prochain. Lors de la réunion, le Conseil de sécurité aura aussi à se prononcer sur la prorogation du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara-Occidental). Au sujet de la question des droits de l'homme soulevée par de nombreuses organisations internationales et également par les Etats-Unis (voir ci-contre), le Président sahraoui a insisté auprès de son interlocuteur sur l'application des recommandations faites par le Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Louise Arbour, dans son rapport spécial sur le Sahara-Occidental d'octobre 2006. Dans son rapport transmis aux Nations unies, Mme Arbour reconnaît qu'il y a violation des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés et que la cause primaire de ces violations est due à la non- application du droit à l'autodétermination. Mohamed Abdelaziz s'est, par ailleurs, entretenu avec le Président en exercice du Conseil de sécurité pour le mois de mars Dumisani Kumalo, à qui il a réitéré la position du peuple sahraoui et du Front Polisario sur le dossier sahraoui et leur attachement à l'autodétermination et à l'indépendance, ainsi que leur rejet de toute voie ou proposition, qui soient contraires ou violant ses droits inaliénables. « Dans ce cadre, a plaidé la délégation sahraouie, le bruit fait par le Maroc sur la soi-disant proposition d'autonomie est une proposition morte-née et ne peut, en aucune manière, être acceptée par le Front Polisario, ni servir comme base pour la recherche d'une solution au conflit du Sahara-Occidental. » Le Président de l'instance onusienne a, pour sa part, promis de transmettre le message que lui a délivré la délégation sahraouie aux autres membres du Conseil de sécurité qui doit se réunir lundi prochain au siège des Nations unies, à New York. Quant au secrétaire général de l'ONU, il a accepté une invitation du Front Polisario à se rendre dans la région. Mais avant cela, on retiendra l'ouverture du secrétaire général qui sera matérialisée par un nouveau rapport sur la question, lui qui aurait pu demander et obtenir un délai au regard de la période qu'il vient de passer à la tête de l'organisation. En tout état de cause, les dirigeants sahraouis ne sont pas restés les bras croisés pour mener, eux aussi, leur propre campagne ne demandant rien d'autre que l'application du plan de paix de l'ONU.