A l'approche des élections législatives et locales, la rivalité entre Smaïl Abderezak et Kamel Bensalem pour contrôler la direction du PRA est montée d'un cran ce week-end, suite au congrès extraordinaire que ce dernier a organisé jeudi à Alger. Les congressistes, au nombre de 500, selon les organisateurs, ont élu M. Bensalem au poste de secrétaire général du parti pour un mandat de cinq ans. Aussitôt, pour se conforter dans son poste, M. Bensalem a mis en exergue « le climat favorable qui a marqué le déroulement et la préparation du congrès ». Il prévoit même de se lancer dans les prochaines législatives, en envisageant une alliance avec le FLN. Le tout nouveau SG a souligné par la même occasion « le soutien de son parti au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika ». Par ailleurs, les travaux du congrès ont été marqués par l'élection du bureau national du parti composé de 77 membres. Il a été également procédé à l'adoption du règlement intérieur et du statut du parti qui n'ont connu aucun changement depuis le congrès tenu en octobre 2004, ainsi qu'à la déclaration de politique générale du parti. Aussitôt, Smaïl Abderezak, dans une lettre au vitriol remise hier à notre rédaction, déclare que le poste de SG lui revient de droit, car élu lors du 4e congrès du 14 octobre 2004 pour un mandat de 5 ans. Il interpelle ainsi le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, sur l'illégalité de la rencontre de jeudi, en qualifiant les pratiques de M. Bensalem de « terrorisme politique ». Bien plus, M. Abderezak souligne que M. Bensalem a été exclu du PRA depuis octobre 2006. Le recours adressé au ministre de l'Intérieur fait remarquer que le congrès, pour qu'il soit légal, doit être convoqué par le SG ou par les 2/3 des membres du conseil national, en vertu de l'article 21 des statuts du PRA. « Or ce n'était pas le cas pour la rencontre de jeudi », selon M. Abderezak, qui relève également l'absence de la majorité des membres du conseil national à ce congrès. Le quorum, continue-t-il, n'a pas été atteint, puisque la salle qui a abrité les travaux ne peut contenir plus de 100 personnes. En tout, il dénie à son rival le droit de s'exprimer au nom du PRA, comme le stipulent les statuts et le règlement intérieur du parti adoptés le 14 octobre 2004. Ce n'est certainement pas l'approche des législatives et locales qui va arranger la stabilité du PRA. Bien au contraire, l'appétit des uns et l'approche des autres risquent d'élargir le fossé entre les deux secrétaires généraux. La question de garder au PRA son autonomie politique ou le diluer dans les partis-Etat est toujours d'actualité.