On ne peut rester que dubitatif devant la catastrophe qui a touché les citoyens d'El Harrach. Qui rendre responsable d'une telle situation. Tous et personne à la fois, vous diront certains. Les citoyens, qui ont construit en bordure de l'oued ou carrément sur son lit, ne sont guère à absoudre de pareille situation ? Un populisme de mauvais aloi veut qu'à chaque fois qu'il y a une catastrophe qui frappe la capitale ou tout autre coin de notre pays, des voix s'élèvent pour dédouaner, un tant soit, peu les citoyens. Et surtout que l'on ne s'ingénie pas à leur expliquer avec un langage, pour eux essoré, selon lequel les constructions ne répondent pas aux normes. Pour eux, seuls les services administratifs, si ce n'est le président de la République lui-même, qui en sont responsables. Par leur faute, les catastrophes naturelles pointent le bout de leur nez, à chaque fois qu'il y a des précipitations inhabituelles sur la capitale. Si cet argument a du bon, il n'est toutefois pas loisible de s'y plier toujours. La défaillance de nos décideurs est patente, mais cela n'excuse pas les citoyens de sortir de la bonne décence. Soutenir cet argumentaire, c'est, tout compte fait, se faire le défenseur de l'assistanat érigé comme mode de gestion de la cité. Il n'est dans notre propos de décharger l'administration. Les services techniques ne font, tout bonnement, pas leur travail, se contentant le plus souvent de menues actions, aux seules fins d'épater la galerie. Les inspections ne sont pas effectuées en temps opportun. Nos administrations sont permissives, et il n'est pas indiqué de détruire à ceux qui ont construit, illégalement, des baraquements en bordure de la rivière, comme ce fut le cas des résidents de Boumati et de Haï Remli. On a vu la réticence des responsables et des forces de l'ordre quand il s'agit de détruire ces constructions. L'Etat est devenu impotent face à la résurgence de ces pratiques irresponsables.