La direction du centre national du manuscrit a organisé, ce lundi, sa première rencontre avec les propriétaires des Khazinates (Bibliothèques traditionnelles) de la wilaya d'Adrar. Cette réunion est considérée comme historique par M. Titaffi, responsable de ce centre, du fait que c'est pour la première fois que ces héritiers de l'histoire disposent d'une institution officielle chargée de les assister et de promouvoir le manuscrit. C'est un premier contact entre les deux parties qui s'inscrit aussi dans une volonté du centre national de tisser une relation de confiance avec les détenteurs des Khazinates. En effet, certains propriétaires de ce précieux patrimoine ne sont pas près de céder leur héritage familial à ce centre du manuscrit, même s'ils ont la conviction qu'il reste le meilleur endroit préconisé pour sa conservation et l'assurance de sa protection. Selon des sources, l'indemnisation et son taux, non encore définis par les pouvoirs publics, seraient l'un des motifs des hésitations de ces héritiers. Cependant, pour cette réunion, ce sujet n'a pas été abordé ouvertement par les participants, les travaux se sont concentrés sur le volet technique relatif au repérage, catalogage et l'évaluation de la situation du manuscrit, qui est menacé de disparition. Le ciblage, la codification en fonction de la position géographique et de l'importance et la capacité de la bibliothèque ainsi que l'élaboration de la cartographie nationale du manuscrit ont été l'axe principal de la première étape du programme d'action du centre. La priorité serait accordée aux Khazinates de la localité pour s'étaler ensuite vers celles réparties à travers le territoire nationale. 38 Khazinates, renfermant 3 200 manuscrits, ont participé à cette demi journée de travail, au cours de laquelle les inquiétudes et les aspirations de leurs propriétaires ont été minutieusement passées en revu par les participants. Le patrimoine du manuscrit en Algérie est estimé à 12 000 volumes, selon des participants.