L'exercice de la médecine est en situation de non-droit depuis que des médecins étrangers exercent dans des cliniques privées, en violation des textes législatifs régissant cette activité. En marge des travaux de la rencontre nationale de déontologie médicale, tenue le 22 février à M'sila et ayant regroupé les conseils de l'ordre des médecins des différentes régions du pays, le docteur Bekkat Berkane Mohamed, président du conseil national de l'Ordre national des médecins, a dénoncé dans un point de presse la situation de non-droit dans laquelle s'exerce l'activité médicale, depuis que des médecins étrangers, sollicités par des cliniques privées algériennes, exercent en violation des textes législatifs régissant cette activité. Dernièrement, un groupe de médecins polonais, a-t-il soutenu, sollicités par une clinique privée, est à pied d'œuvre depuis le début du mois en cours à Ghardaïa et exerce en toute illégalité « sans que cela altère la sérénité de la tutelle qui n'a pas daigné nous répondre », a-t-il indiqué. Il y a un problème de légitimité dans ce pays, en tout état de cause, on s'opposera fermement à cette situation jusqu'à application du décret exécutif 92-276 portant code de déontologie, notamment l'article 204 qui stipule : « Nul ne peut exercer la profession de médecin en Algérie s'il n'est pas inscrit au tableau, sous peine d'encourir des sanctions prévues par la loi. » Et d'ajouter que Tunisiens et Français ont emboîté le pas aux Polonais et exercent également dans l'illégalité sans que quelqu'un ne trouve à y redire. L'autre élément qui confirme le contexte délétère dans lequel s'exerce l'activité médicale évoquée par le docteur Bekkat a trait à des pratiques qui sont prohibées par la législation algérienne, en l'occurrence la hijama, relevant plutôt du charlatanisme, qui prolifère dans nos cabinets médicaux quand précisément la télévision se met de la partie. Un Egyptien, a-t-il soutenu, se faisant passer pour un formateur bardé de diplômes des USA, a dispensé des cours sur la hijama, initiative qu'on déplore car constituant sans contexte un cas de désordre public. Le conseil national de l'Ordre des médecins, récemment élu, semble être résolu à nettoyer cette activité qui a perdu tout repère, pour s'en tenir à l'application de la législation qui la régit, et rejeter, nous a-t-on expliqué, tout ce qui s'inscrit en porte-à-faux, à l'image du conventionnement, sans référence réglementaire a saigné le Trésor public par le fait que les médecins conventionnés avec le secteur privé faisaient payer les patients opérés dans les hôpitaux. Cette journée de déontologie médicale, dont le thème est « Ethique et responsabilité médicale », a vu exposée une série de communications allant de l'histoire de la responsabilité médicale, aux implications médico-légales de la vidéochirurgie, en passant par la responsabilité civile, les aspects disciplinaires, l'obligation d'informer et le secret professionnel.