Cloîtrée dans un couloir géographiquement contraignant, la ville de Skikda étouffe et suffoque en aval de deux montagnes, Bouabbaz et Bouyala. Les effets sont nettement perceptibles et il suffit d'arpenter la ville pour constater l'exiguïté et les aléas d'une circulation automobile aussi lente que polluante. A Skikda, tous les chemins mènent… aux arcades et peu sont les bifurcations qui pourraient la désengorger. Depuis des décennies déjà, deux projets avaient été initiés. Le premier imaginait une nouvelle route à l'Ilot des chèvres à l'est du port et le second, un tunnel à l'ouest. Finalement, ce n'est qu'aujourd'hui que Skikda commence à tâter la nouvelle configuration routière qui sera sienne. Ainsi, on apprend qu'après la réception de la première tranche de la route de l'Ilot qui a connu un élargissement conséquent, l'entame de la deuxième phase est prévue pour le mois d'avril. Cette phase plus conséquente et techniquement plus contraignante, car elle aura à ériger un viaduc sur mer, devra être réceptionnée, comme le précise le cahier des charges, avant la fin du premier semestre de l'année 2008. L'ouvrage permettra au trafic portuaire de disposer d'une meilleure fluidité en le reliant directement à l'échangeur. On avance que le projet du tunnel de Bouyala qui a essuyé plusieurs « niets » de la part des instances centrales vient finalement d'être remis à jour. Des sources non officielles auprès de la DTP laissent entendre que le tunnel a reçu l'aval et que son inscription est imminente. Le projet qui fait partie du canevas de l'aménagement global du périphérique de Skikda devra relier la cité Béni Malek à celle des 700 logements sur une distance de 1115 m. L'élaboration des cahiers des charges est en cours, et selon l'étude, ce projet coûtera 5,5 milliards de dinars. La route de l'Ilot des chèvres et le tunnel de Bouyala auront à reconfigurer la nouvelle Skikda, en la dotant de deux « ailes routières » qui auront à alléger le fardeau supporté par les Arcades. A cela, on ajoutera l'échangeur qui aura à réguler toutes ces infrastructures. A en croire la DTP, l'échangeur, le plus grand d'Algérie, dit-on, et après moult pépins, est enfin en phase de finition. Il sera inauguré, selon les déclarations du directeur des travaux publics, le 15 avril. Remarquez que cette date précède d'un jour les célébrations de la « journée du savoir ». Devinez pourquoi ?