Des différents débats improvisés avec des cadres de la daïra de Skikda et avec des représentants de la sûreté, il en ressort une même évidence : « Skikda n'a pas besoin d'un nouveau plan de circulation, mais de nouveaux aménagements. » On apprendra par la même occasion que dans la réalité, Skikda ne dispose même pas d'un plan de la circulation type ! Ce n'est pas une blague, mais une triste réalité qui témoigne des légèretés relevées dans la prise en charge du problème de la circulation. « Dans l'état actuel des choses, il ne reste que deux éventualités capables de réguler un tant soit peu le flux. Soit on détruit une bonne partie de la ville pour l'aérer, soit on met le paquet pour la doter de nouvelles infrastructures », témoigne un cadre de la daïra de Skikda, bien au courant du dossier de la circulation. Il reviendra longuement sur les multiples projets préconisés bien avant mais qui demeurent encore dans les tiroirs. « La structure routière de la ville étant carrément dépassée, il nous reste à engager des décisions courageuses. Pourquoi ne pas revenir à l'étude présentée par l'ancienne Cadat et qui préconisait l'aménagement d'un tunnel en contrebas de l'avenue Didouche Mourad ? C'est un projet techniquement réalisable et qui mérite une nouvelle réflexion, d'autant plus que nous vivons une bonne austérité financière. » Par ailleurs, un officier de la sûreté urbaine révèle que l'étranglement actuel de la circulation aura de graves répercussions sur plusieurs autres projets de la ville. Il citera à cet effet l'exemple du projet du viaduc de l'îlot des Chèvres. « Nous avons été saisis pour apporter notre contribution dans la gestion de la circulation une fois que ce projet sera lancé. Les travaux d'aménagement devront conduire à la fermeture du tronçon de cette route qu'empruntent les poids lourds pour regagner le port. Si on ferme cette route pour des nécessités d'aménagement, par où devraient transiter les conteneurs ? Par les Arcades ? Par le mont Bouyala ? Impossible dans les deux cas de figure et l'arrêt du port reste vraiment à craindre ! » Voilà où en est arrivée Skikda ! C'est là une simple facette du gâchis et il y'en a tant. Pourtant en 2000, un homme avait déjà lancé une approche très sérieuse du problème. Laïdi Souames est peut-être le seul maire de Skikda à avoir engagé plus de cinq études de projet pour résoudre considérablement ce problème. Haut cadre à l'entreprise portuaire de Skikda, il était apparemment très imprégné de la situation dramatique que risquait de vivre le port de Skikda et en tant que tel, il semblait disposer d'une vison globale du sujet. Les projets initiés par M. Souames sont toujours d'actualité et les études engagées dans son temps sont aujourd'hui achevées et attendent des décisions de réalisation. De cet ensemble, on peut citer l'aménagement d'une route entre Bouyala et Oued El Ouahch, l'élargissement de la voie principale de Merj Eddib, l'aménagement d'une trémie pour contourner le passage à niveau, un autopont qui reliera le mont Bouabbaz à la place des Martyrs, le dédoublement du CW 28 qui relie la ville à Zef Zef, l'aménagement d'une parallèle à l'avenue Didouche qui empruntera le tronçon reliant la route de l'hôpital à la rue de l'Arsenal en passant par l'aménagement créé au niveau du Cours. En plus de ces projets, l'aménagement d'un autopont a également été retenu par l'exécutif que conduisait M. Souames. Cette œuvre d'art sera aménagée au niveau de l'intersection de la rue Bouguerra (siège technique de la commune). D'une portée de 20 m, l'autopont servira de déviation pour les usagers de la RN 44 et permettra à ceux se rendant aux cités du sud de la ville de bénéficier de plus de fluidité. L'étude communiquée à l'époque par l'ancien exécutif communal estimait le temps de réalisation à huit mois seulement monnayant la somme de 40 millions de dinars. Voilà en résumé l'essentiel des projets qui auraient dû bénéficier des priorités financières de la commune. Ils sont toujours d'actualité et puisque l'argent existe à Skikda, il suffit juste de le bonifier avec des idées.